Les enjeux de la Silver économie ne sont pas concentrés sur la santé

Lancée le 1er Juillet 2013 en présence d’Arnaud Montebourg et de Michèle Delaunay à Ivry Sur Seine, la Silver Valley est un cluster qui rassemble l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur de l’économie du vieillissement, nommée également Silver économie, dans le Sud-Est parisien.Une plateforme immobilière de 4255 m2 va être inaugurée à Ivry sur Seine dans le département du Val de Marne pour accueillir les jeunes entreprises de cette filière. Cette pépinière d’entreprises a été financée par la ville d’Ivry sur seine, le Conseil général du Val de Marne et le Conseil régional d’Ile-de-France.
L’Agefi Actifs. - Quelle est l’organisation de Silver Valley?
Benjamin Zimmer. -Plus de 160 structures sont membres de l’association Silver Valley qui comprend trois collèges:
- Le collège des fournisseurs de biens et de services qui regroupe des starts-up, des PME, des ETI jusqu’à de grands groupes comme Microsoft et la SNCF,
- Le collège des partenaires de l’innovationqui rassemble des universités, des pôles de compétitivité, des grandes écoles et des laboratoires, et également des fonds de capital-risque et des cabinets de conseils (marketing, distribution, propriété intellectuelle, relation presse,…),
- Le collège des représentants des utilisateurs qui comprend des acteurs comme des centrales d’achat, les associations d’aidants et de professionnels, des institutions de retraite, des groupes de maisons de retraite ou de résidence services, des collectivités et des acteurs comme la Croix rouge par exemple.
Comment intervenez-vous concrètement?
- Silver Valley apporte son soutien aux entreprises pour le développement de leurs projets et de leurs marchés. Chaque année, elle organise le concours de «La Bourse Charles Foix» prenant la forme d’un appel à projets au niveau national pour encourager le développement des produits ou services innovants à destination des seniors ou de leurs aidants. Ce prix s’effectue avec le soutien du Conseil régional d’Ile-de-France, du Conseil général du Val-de-Marne, la Communauté d’agglomération Seine Amont, AG2R-La Mondiale, Réunica et la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse.A noter que les candidatures sont encore ouverte jusqu’au 1er août 2014 pour la 11°édition.
Parmi nos actions, figure notre capacité à permettre aux entreprises de collaborer sur un projet, notamment lorsqu’il s’agira de conquérir des marchés à l’international en chassant en meute. A titre d’exemple, un de nos membres, un groupe de maisons de retraite, s’est fait connaître sur le marché chinois. Tout laisse à penser que demain ce groupe ferra appel à notre écosystème pour répondre aux performances attendues de son cahier des charges et permettre ainsi l’arrivée sur le marché chinois d’un savoir-faire français de la Silver Valley combinant la technologie, le service et la formation des professionnels.
Quels sont les grands vecteurs de développement?
- Notons enfin que les enjeux de la Silver économie ne sont pas concentrés sur la santé. L’objectif est bien de créer une filière à 360 degré intégrant des acteurs aussi différents que l’industrie de l’aéronautique, de l’habitat, du transport, de la robotique, etc…
La réussite dépendra également de la capacité à faire évoluer les normes industrielles et les réglementations. Je pense notamment à la télémédecine qui ne décolle pas assez alors qu’elle est appelée à un bel avenir, mais qui suppose des évolutions majeures dans l’organisation du système de santé. La croissance sera aussi au rendez-vous si les entreprises réalisent des efforts commerciaux en termes de marketing. Une société comme Doro qui a vendu plus de 5 millions de téléphones mobiles est un bon exemple qui prouve que l’on peut percer sur le marché avec un design particulier pour les seniors. Des acteurs de la grande distribution travaillent aujourd’hui à adapter leurs produits à la croissance du e-commerce en menant une action pour faciliter la lecture aux seniors.
Concernant le financement, nous avons réalisé une étude avec la Caisse des dépôts et consignation et le groupe AG2R-La Mondiale pour avoir une meilleure vision des accès au financement des entreprises. Il apparaît que la France est bien dotée en véhicules, mais qu’ils sont peu connus des entrepreneurs et que certains investisseurs et épargnants font preuve de frilosité. La finance participative fait partie des options et dans ce domaine les conseillers en investissements financiers peuvent être des relais. Pour l’heure, l’amorçage n’est pas un problème. Les financements existent et sont souvent apportés en trésorerie. Ce qui est important pour l’avenir, c’est la deuxième phase du financement de l’entreprise, lorsque les capitaux sont rendus nécessaires pour leur développement.
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