Les assureurs français font des progrès notables en matière d’ISR

Instit Invest
Fin 2018, les investissements verts des assureurs atteignaient 61 milliards d’euros, contre 49 milliards en 2017, indique la Fédération Française de l’Assurance (FFA) dans la 3ème édition de son Baromètre ESG-climat, publiée le 28 novembre à l’occasion du Climate Finance Day 2019. S’ajoutent à ce chiffre les unités de comptes responsables, vertes et solidaires en assurance-vie, qui représentaient près de 8 milliards d’encours en 2018. Sur ce montant, 5,4 milliards d’euros affichaient le label ISR, 540 millions le label GreenFin, 270 millions le label Finansol et 1,7 milliard bénéficiaient d’un autre label européen (LuxFlag, FNG, Umweltzeichen).
L’industrie progresse de 12 points par rapport à 2017 (et de 26 par rapport à 2016) sur les cinq critères recensés par l’étude, pour s'établir à 72 points. Elle se hisse ainsi à un niveau de «maturité avancée». La FFA note également une progression des compagnies en matière de transparence et de lisibilité de leurs stratégies d’investissement responsable. «Elles font preuve aujourd’hui d’une vigilance accrue envers les sociétés de gestion qui gèrent leurs actifs et intègrent systématiquement les critères ESG dans l’ensemble de leurs processus de gestion et de choix d’investissement», souligne en effet la fédération.
Des outils pour sortir du charbon
À ce jour, les principaux assureurs français, représentant plus de 90% des actifs gérés par le secteur, sont dotés d’une stratégie d’investissement relative au charbon. En 2018, les assureurs ont ainsi désinvesti 575 millions d’euros du secteur du charbon en application des différentes politiques, chiffre l'étude. Pour aider les assureurs à accélérer les actions des assureurs en la matière, la FFA publie également ce 28 novembre de nouvelles «recommandations sur la définition d’une stratégie charbon». Ce document recense une série de mesures préconisées par les ONG pour renforcer les stratégies des assureurs et réassureurs visant à se désengager du charbon. L’une des principales mesures vise à préciser le calendrier de désengagement prévu par chaque acteur.
Dans le détail, la FFA conseille aux assureurs d’appliquer une stratégie charbon a minima sur les investissements en direct (actions, obligations, prêts, biens immobiliers et infrastructures) des entreprises du secteur du charbon thermique. Elle préconise aussi de ne plus investir dans les entreprises dont les activités sont fortement exposées au charbon, par exemple en adoptant un seuil relatif d’exclusion basé sur la part du charbon thermique dans le chiffre d’affaires ou le mix énergétique.
L’association invite en outre ses membres à se base sur les bases de données des ONG pour mettre en oeuvre leur stratégie charbon. L'étape suivante étant la transparence. «Les assureurs sont invités à réviser leur stratégie d’investissement relative au charbon en 2020 et à la rendre publique, en communiquant les critères d’exclusion et les modalités d’engagement retenus», conclut le document.
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