L’effort contributif, véritable enjeu pour la réforme des retraites

Dans une étude(1) menée conjointement, le cabinet Deloitte et le spécialiste des retraites Sapiendo se sont penchés sur le niveau de droits acquis pour un euro cotisé afin d’établir un état des lieux des différents régimes de retraite.
Premier enseignement: une disparité de l’effort contributif selon les différents régimes de retraite. Les différences sont significatives, avec un delta de 1 à 6. AInsi, les efforts contributifs sont moindres chez les professions libérales et les commerçants/artisans et plus hauts chez les fonctionnaires d'État.
Par ailleurs, si la rentabilité des cotisations dépend des statuts, elle résulte plus encore des niveaux de rémunération. Ainsi, après avoir calculé le montant de la rente annuelle acquise par rapport aux cotisations retraite versées, en tenant compte de trois niveaux de rémunération, la rentabilité apparaît très variable selon l’enquête. «À titre d’exemple, pour les salariés du secteur privé, la fusion des caisses Agirc et Arrco va harmoniser les statuts et les efforts contributifs. La rentabilité des cotisations était déjà la même mais cette fusion va au bout de la logique en harmonisant complètement les cadres et les non cadres au niveau de la retraite légale».
In fine, la performance globale apparaît également «très variable selon les statuts», du simple au double. Selon l’analyse de Sapiendo et Deloitte, pour quasiment tous les statuts, la performance varie sensiblement selon les niveaux de rémunération et a également tendance à diminuer lorsque la rémunération augmente.
La réforme en chantier par le chef de l’Etat constituera bel et bien «un bouleversement» du systèmeactuel. «Si le gouvernement réussit à aller au bout, c’est un véritable Big Bang pour plus d’égalité et de lisibilité», conclut l’enquête.
(1) L’étude compare plusieurs statuts avec différents niveaux de rémunération et analyse l’effort contributif selon la profession et la rémunération (% de cotisations retraite payées par rapport à la rémunération nette), la rentabilité des cotisations (% de rente annuelle générée par les cotisations retraite) et la performance globale du régime (soit l’effort contributif * la rentabilité des cotisations.
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