Le comité de suivi des retraites incite le gouvernement à redresser le système

Quelques semaines après le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), c’est au tour du Comité de Suivi des Retraites (CSR), dont l’objectif est de s’assurer de la pérennité financière des retraites, d’émettre un avis sur la situation du système. C’est le quatrième avis émis par cet organisme depuis sa création en 2014. Celui-ci prend toutefois, de manière inédite, la forme d’une alerte. Il recommande au gouvernement de:«prendre les mesures nécessaires, afin de ramener le système sur une trajectoire d’équilibre», précise le CSR. L’avis fait suite à la modification des hypothèses du COR sur un retour à l’équilibre financier du régime aux alentours de 2040 et non vers 2020 comme initialement prévu dans un précédent rapport. Selon le CSR: «dans le scénario économique le plus favorable, le système connaitrait cependant des déficits durables en-dessous d’un taux de croissance de la productivité de 1,5 % et s’éloignerait significativement de son objectif de pérennité financière. Cette dépendance à la croissance étant une caractéristique forte du système français».
Deux pistes sont suggérées par le CSR concernant la mise en place de mesures correctrices: «Il pourrait être envisagé de procéder à ces ajustements dans le cadre de la réforme annoncée pour 2018, ce qui conduirait à ne pas prendre de mesure à court terme. A l’inverse, le projet de réforme du gouvernement n’ayant pas été présenté comme visant la couverture de besoins de financement, ces ajustements pourraient intervenir en amont, dans les premières années de la législature. Les deux solutions pourraient être combinées».
Sur les mesures proprement dites, le CSR ne s’étend pas davantage et rappelle la nécessité de restaurer l’équité entre générations au regard de la durée de retraite relative à la durée de vie totale. En matière de pilotage financier le CSR indique que: «une sous-indexation des pensions permettrait des économies assez rapides et se répercuterait sur les années suivantes. Elle pourrait cependant poser des difficultés d’acceptation au moment de la hausse de la CSG (NDLR: l’un des projets d’Emmanuel Macron issu de son programme électoral)». Enfin le Comité estime que la période actuelle est propice à une réflexion approfondie sur le devenir du Fonds de réserve pour les retraites: «dont les perspectives sont aujourd’hui mal définies alors qu’il dispose de fonds prévus à l’origine pour aider à passer la bosse démographique».
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