A quatre mois de sa mise en place, la «mutuelle pour tous» passionne peu

A quatre mois de la mise en place de la réforme, les entreprises semblent peu mobilisées dans le travail pédagogique. Selon un sondage réalisé par l’institut Ifop pour Swiss Life*, trop peu de salariés sont vraiment au courant des rouages de la généralisation de la complémentaire santé obligatoire dans les entreprises qui n’en proposent pas encore. Dans les entreprises de moins de 50 salariés, la réforme «va pourtant concerner près d’un employé sur deux», soit 47%, rappelle Swiss Life.
A lire sur le sujet : «La réforme de la couverture complémentaire santé se réalise dans une extrême confusion»
Près du tiers des salariés (31%) qui ne bénéficient pas encore d’une complémentaire santé collective «ne sait pas précisément en quoi va consister ce nouveau dispositif» qui sera pourtant généralisé à partir du 1er janvier prochain, note Swiss Life. Le chiffre grimpe encore plus haut lorsque l’on prend en compte les salariés qui s’estiment «mal informés» sur sa mise en place. Plus de la moitié des sondés (57%) le regrettent. Parmi les salariés les plus modestes, le taux bondit à 81%.
Le profil des«mal informés»selonle niveau de revenus etla taille de l’entreprise


Cette méconnaissance se vérifie au sein de l’entreprise où l’information semble peu accessible. Lorsque l’on interroge les salariés au courant de la réforme sur la manière dont ils ont entendu parler de cette complémentaire santé obligatoire, seulement 29% déclarent avoir obtenu des éléments par leur direction, 5% par leur service de Ressources Humaines, 51% par les médias, 12% par leurs collègues et 11% par les organismes d’assurance. Swiss Life précise toutefois queces données doivent être relativisées «du fait que la consultation des salariés sur le sujet n’est pas une obligation pour les entreprises».
Mais les conséquences plus regrettables interviennent lorsque les Français sont questionnés sur l’objectif et l’intérêt de cette complémentaire santé obligatoire. «La majorité des salariés ne bénéficiant pas d’une couverture collective estime que ce contrat collectif va soit diminuer leur niveau de couverture par rapport à une complémentaire santé individuelle (39%), soit ne va rien y changer (24%)», souligne l’enquête.
*Sondage réalisé auprès de2.013 salariés en activité dans des entreprises du secteur marchand de 1 à 49 salariés.
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