Prestations juridiques en ligne : l’américain Rocket Lawyer arrive en France

Le marché de la prestation juridique en ligne en France intéresse aujourd’hui l’un des pionniers en la matière, l’américain Rocket Lawyer (1). La structure s’est alliée, au travers d’une joint venture, aux Editions Lefebvre Sarrut, un des leader européen de l’édition juridique et fiscale et de la formation professionnelle, qui détient notamment les Editions Francis Lefebvre, Dalloz ou encore les Editions Législatives. Rocket Lawyer apporte à la plate-forme et les innovations technologiques y afférentes, et ELS le contenu de la plate-forme et sa connaissance du marché. Un fort travail d’adaptation de la plate-forme au droit local aurait été fait par Rocket Lawyer.
Le géant du web s’était déjà implanté au Royaume-Unis il y a quatre ans. La France est son premier marché non anglophone. L’Espagne et les Pays-Bas suivront. La structure viserait 80 % de l’Union européenne dans les deux ans à venir.
Démocratiser l’accès au droit… A l’instar des acteurs français en matière de démarches juridiques en ligne, tel que Legalstart (2), Captain Contrat ou encore LegaLife, l’objectif de Rocket Lawyer est de rendre le droit plus accessible aux entreprises et aux particuliers. Il s’agit non seulement de permettre d’accéder à de documents juridiques personnalisés, mais aussi de trouver un avocat (lire l’encadré). Charley Moore, fondateur et président de Rocket Lawyer soulignait, lors de la conférence de présentation à Paris le 7 septembre dernier, que la plupart des utilisateurs n’avaient jamais été voir d’avocats. « De documents juridiques gratuits, à la création de société, en passant par des tarifs réduits auprès d’avocats qualifiés, notre but est d’accompagner pas à pas ceux qui en ont besoin », indique le communiqué de presse présentant Rocket Lawyer. Ils ambitionnent de devenir la première plate-forme européenne d’accès au droit.
…en partenariat avec les avocats. Quels seront les liens entre la plate-forme qui automatise un certain nombre de tâches juridiques et les avocats? La question est d’importance, tant les avocats en France s’inquiètent de leur rôle au sein de ces plates-formes qui n’ont pas été fondées par des juristes (3). Charley Moore indique que les avocats sont associés à chaque étape de la demande de l’utilisateur, « Rocket Lawyer permettant ainsi aux avocats de nouvelles opportunités pour élargir leur clientèle ». «Nous ne prenons aucun frais aux avocats, ces derniers étant de véritables partenaires de la plate-forme», insiste Dominique Illien, président du directoire des Editions Lefebvre Sarrut. Pour adhérer au projet de Rocket Lawyer et être référencé sur le site internet, l’avocat devra notamment adhérer à la charte de services mise en place, être réactif, et accepter de délivrer un conseil au client en plus des consultations physiques. «L’avocat restera libre de ses tarifs», conclut enfin Dominique Illien. Rocket Lawyer, qui cherche à constituer son réseau d’avocats, a lancé une campagne de recrutement via le site internet www.rocketlawyer.fr
Conçu pour l’heure dans une version bêta jusqu’à la fin de l’année, le site internet de Rocket Lawyer sera accessible dès novembre de manière gratuite.
(1)Créé en 2008, Rocket Lawyer est une structure qui aurait déjà levé près de 50 millions de dollars depuis sa création en 2008. Elle compte 14 millions de clients et plus de 39 millions de documents générés.
(2)Voir ici la vidéo avec PierreAïdan, l’un des fondateurs de Legalstart
(3)Lire «Les avocats s’organisent pour garder la maitrise du contact» (Agefi Actifs n° 669, p.20) ICI. Et «L’innovation est appelée à remodeler le conseil juridique» (L’Agefi Actifs n° 682, p.8) ICI
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