La modernisation de la fonction Conformité à l’heure du numérique

Accenture vient de publier son étude conformité 2015,intitulée «Be the Disruptor, not the Disrupted: Accenture 2015 Compliance Risk Study».Elle fait suite à l’étude Conformité 2014. Cette édition 2015 se base sur une série d’entretiens réalisés en décembre 2014 auprès de chargés de conformité en poste dans 150établissements des secteurs de la banque, de l’assurance et des marchés financiers à travers le monde (Allemagne, Brésil, Canada, Espagne, Etats-Unis, France, Hong Kong, Italie, Japon, Royaume-Uni, Singapour et Suisse notamment).
L’évolution des habitudes de consommation et l’adoption croissante des technologies numériques créent de nouveaux défispour les établissements financiers, ce qui nécessite une modernisation de la fonction conformité. Les experts de la Conformité devront adapter leurs programmes pour intégrer et piloter la transformation numérique dans leur secteur d’activité et continuer à générer de la valeur au sein de leurs établissements.
Cette étude fait en outre apparaître une accélération constante des investissements dans la fonction Conformité. De fait, 76% des sondés tablent sur une progression globale d’au moins 10% dans les deux prochaines années.
Les résultats de l’étude remettent en question la stratégie et le bien-fondé à long terme de nombre des investissements actuels au sein des fonctions Conformité. 80% des acteurs interrogés admettent que les nouveaux modèles économiques des banques, conditionnés par l’évolution des habitudes de consommation et le recours aux canaux de distribution numériques, contraindront la fonction Conformité à repenser son modèle opérationnel et, vraisemblablement, à réévaluer les capacités nécessaires à la mise en œuvre du changement. Pourtant, 59% des chargés de conformité interrogés ne jugent pas essentiel de comprendre l’évolution du marché des nouvelles technologies, ni d’acquérir des connaissances en la matière au cours des cinq prochaines années. Seulement la moitié d’entre eux estiment important, dans l’exercice de leur fonction, de prendre la mesure de l’évolution des habitudes de consommation.
«Les établissements financiers font évoluer rapidement leurs stratégies de gestion et de mise sur le marché pour répondre aux besoins clients avec la mise à disposition de produits et de services distribués selon les modalités de leur choix (point et canaux de distribution, timing…) », précise Eric Jeanne, responsable chez Accenture de l’activité risque et finance pour le secteur des assurances. «Ces acteurs misent sur de nouveaux produits, ycompris nonfinanciers, et des canaux de distribution numériques pour s’adapter aux exigences de la clientèle, cequi les oblige à repenser les contrôles de conformité existants. Les experts de la Conformité qui sauront prendre part à ce nouveau paradigme, faire évoluer les relations avec le front office et accompagner leur établissement dans l’adoption du digital, pourront être pleinement acteurs d’un avantage compétitif à partir des possibilités offertes par ces nouvelles technologies. »
80% des professionnels interrogés conviennent que la capacité de la fonction Conformité à anticiper et prévenir les délits financiers et les risques de réputation constitue un avantage compétitif des banques. Grâce à des investissements dans des solutions Big Data et analytiques, ces établissements seront en mesure de diversifier considérablement leurs sources de données pour générer des alertes rapides et pertinentes, ainsi que des analyses prédictives. Par ailleurs, la mutualisation des services et des outils peut contribuer à atténuer les problématiques de gestion des compétences susceptibles de se poser à mesure que la fonction Conformité intègre de nouvelles technologies.
«Si les Directeurs de la Conformité sont conviés depuis peu à la table des dirigeants, il leur faudra, pour conserver cette prérogative, justifier de pratiques exemplaires dans leur discipline, et prouver leur plus-value à l’établissement en opérant des changements efficaces pour satisfaire aux exigences du marché», indique Eric Jeanne d’Accenture. «Investir dans des outils d’avant-garde (gestion de données et capacités prédictives, par exemple) et constituer une équipe capable de les exploiter, c’est se forger une vue d’ensemble sur les risques propres à l’établissement et faire de la fonction Conformité une force capable d’accompagner et de piloter le changement organisationnel.»
Source: communiqué de presse
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