Ifec : un congrès pour guider les cabinets vers une amélioration de leur performance

L’Agefi Actifs - Pouvez-vous rappeler ce que représente le syndicat Institut Français des Experts-Comptables et des Commissaires aux Comptes (Ifec)?
Charles-René Tandé - L’Ifec est le premier syndicat patronal de la profession comptable. Premier dans l’histoire car il a été créé en 1962, mais également premier par ses effectifs puisqu’il compte plus de 4.000 adhérents, répartis entre cabinets individuels, groupes régionaux et grands réseaux.
L’Ifec représente les dirigeants de cabinets dans la négociation sociale, promeut et défend la profession auprès des pouvoirs publics et réfléchit à l’avenir de celle-ci dans le cadre de plusieurs commissions de travail.
Les 7 et 8 juillet, l’Ifec se réunit à Biarritz pour son congrès annuel autour du thème «Mon cabinet, une entreprise performante, comment piloter autrement face aux grands défis actuels?». Pourquoi avoir retenu ce sujet?
- Si les cabinets se portent bien, ils pourront investir dans le cabinet pour développer d’autres domaines de compétences, notamment dans le conseil. Par exemple, l’automatisation de la tâche comptable est davantage une opportunité qu’une menace. En effet, elle diminue le temps passé sur des tâches matérielles. Concernant l’ubérisation, en revanche, il s’agira pour la profession d’être vigilante. Ainsi, concernant le traitement de l’information dont nous disposons, il faut que nous gérions ce traitement et que celui-ci ne soit pas délégué à un prestataire externe. Nous ne devons pas devenir des sous-traitants.
Vous représentez l’Ifec à l’occasion des élections à la présidence de l’Ordre des experts-comptables qui aura lieu à la rentrée. Quelles sont les grandes lignes de votre projet?
- Tout d’abord, je compte accompagner les experts-comptables dans la croissance de leurs cabinets. Devant la stagnation de notre marché et la baisse de nos marges, je présenterai en septembre un plan visant à reconquérir des parts de marché dans un certain nombre de domaines du conseil favorisant le développement des activités civiles relevant de notre champ de compétences.
Mon programme visera également à proposer une meilleure cohérence des institutions d’experts-comptables et de commissaires aux comptes (CAC), notamment lorsqu’elles discutent avec Bercy ou la chancellerie. A titre d’illustration, dans le cadre de la création des sociétés pluriprofessionnelles d’exercice, le CAC ne fait pas partie des professions pouvant intégrer une telle structure. C’est très dommageable pour nos cabinets qui exercent souvent les deux activités. Il en va de même pour la norme professionnelle relative à la commercialité qui n’est toujours pas sortie car en contradiction avec les textes qui régissent le commissariat aux comptes.
Enfin, je souhaite que l’Ordre des experts-comptables reste proche des confères, en particulier dans les régions.
Quel regard portez-vous sur la réforme de l’audit qui est récemment entrée en vigeur en France?
- Je regrette que celle-ci risque de provoquer la concentration des acteurs sur le marché des entreprises d’intérêt public (EIP).La France a néanmoins réussi à préserver son modèle de co-commissariat, à savoir le fait de pouvoir avoir deux CAC sur un EIP, et l’audit proportionné.
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