« Faire la jonction entre l’entreprise et l’actionnaire »

L’Agefi Actifs - Hubert Fabre, vous avez été nommé président de l’association Notaire Conseil d’Entreprise. Quel est votre parcours ?
Hubert Fabre - Diplômé de Polytechnique et de Sciences Po Paris, j’ai obtenu mon diplôme supérieur de notariat en 1992. J’ai commencé ma carrière dans le notariat en 1986, avant de rejoindre le cabinet d’avocats anglo-saxon Clifford Chance, où j’ai traité de fusions-acquisitions à Paris, puis à Londres. En 2006, j’entre dans le groupe Goodyear Dunlop comme secrétaire général puis directeur du site industriel. Je rejoins ensuite le groupe Monassier & Associés à Paris comme responsable du pôle Entreprises et Patrimoine. Depuis 2010, je suis arrivé à l’étude VXL Notaires où je m’occupe plus particulièrement du droit des affaires, de la transmission d’entreprise et du droit de la famille.
Pouvez-vous rappeler la vocation de l’association NCE et préciser vos objectifs pour celle-ci ?
Créée en 2008, l’association a pour vocation le développement du droit des affaires. Elle compte aujourd’hui 685 notaires pour 176études notariales adhérentes. Notre association rassemble des confrères qui ont le goût de cette matière et propose un panel de formation en web conférence via notre site internet. Ces modules sont assurés soit par les membres de l’association, soit par un expert extérieur. L’autre objet de NCE est l’entraide entre confrères. Nous mettons actuellement en place un espace collaboratif facilitant les échanges. Dernier rôle de notre association, la promotion de l’image du notariat auprès des entrepreneurs. A ce titre, des web conférences sont ouvertes aux entrepreneurs. Une communication nationale est également organisée, avec une présence accrue sur les réseaux sociaux. En outre, une communication régionale a été mise en place. Treize délégués régionaux ont été nommés et présentés lors du Congrès des notaires en septembre dernier. Enfin, j’ai à mes côtés deux vice-présidents, Laurence Briday-Lelong, qui s’occupe de la régionalisation, et Jérôme Cesbron, en charge de la formation et de l’espace collaboratif.
Qu’entendez-vous par la pratique du « droit des affaires » dans les études notariales ?
Notre spécificité est de faire la jonction entre l’entreprise et l’actionnaire, c’est-à-dire optimiser les intérêts de l’entreprise et ceux du patrimoine de l’actionnaire. Nous développons également des services d’accompagnement de la vie des sociétés (créations d’entreprise, augmentations de capital, rédactions de statuts, etc.). Le droit des affaires, c’est aussi l’accompagnement à la transmission de l’entreprise soit à des tiers, soit dans un cadre familial. Nous allons également au-delà du droit des affaires: en ce moment, nous formons nos confères à la protection des données personnelles de l’entreprise, mais aussi à la médiation en droit de l’entreprise.
Le notaire est-il mieux positionné pour conseiller les dirigeants que les experts-comptables qui investissent également ce domaine ?
Nous sommes positionnés différemment puisque nous maîtrisons aussi le droit des personnes, ce qui nous permet de donner un conseil global aux chefs d’entreprise. A noter que les conseillers en gestion de patrimoine constituent aussi des partenaires pour les notaires en ce qu’ils apportent une approche complémentaire lors de l’accompagnement de la transmission l’entreprise.
Comment expliquez-vous l’essor des activités de conseil dans le notariat ?
En raison de l’évolution de notre environnement, et en particulier de l’uberisation de notre métier, nous devons nous positionner sur des activités à plus forte valeur ajoutée. En outre, la loi Macron crée un environnement davantage concurrentiel pour le notaire. Le droit des affaires est une manière de se différencier des confrères. A noter également le partenariat de NCE avec la start-up du droit Legal Start qui, grâce à un espace dédié sur leur site internet, facilite la rédaction des statuts et les formalités en ligne, nous permettant d’externaliser ces démarches.
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