Bernard Monassier pointe les besoins de la clientèle haut de gamme

A lire aussi : l’entretien avec François Simon, président d’Agamiainsi que celui de Luc Grangé, associé d’Intuitae. Ces trois entretiens sont à relier avec l’article «Family offices, un périmètre tendant à s'élargir» (Agefi Actifs n°663, p.12).
L’Agefi Actifs - Sur un plan général, quel regard portez-vous sur la profession de conseil patrimonialque vous exercez aujourd’hui au sein de votre family office ?
Bernard Monassier - Il faut raisonner en termes de typologie de clientèle. De nombreux défis attendent les interlocuteurs patrimoniaux des patrimoines moyens situés entre un et 10 millions d’euros. Je note tout d’abord que les banques voient leur coût d’exploitation augmenter et leur rentabilité diminuer. On a pu ainsi voir des établissements bancaires annoncer la fermeture de nombreuses de leurs agences à terme, et certains souhaiteraient supprimer leur gestionnaire de patrimoine ou ingénieurs patrimoniaux pour voir sous-traiter en externe cette activité, par des gestionnaires indépendants. Cependant, ces derniers vont devoir relever plusieursdéfis : une règlementation accrue, une internationalisation et donc une complexification des problématiques, une fiscalité de plus en plus complexe. Pour certains, il ne sera donc pas aisé de faire face aux coûts engendrés par ces modifications, d’autant plus si on leur supprime la possibilité de se voir verser des rétrocessions de commissions. Il n’y a qu’à observer la situation en Angleterre. Concernant le segment de clientèle situé au-delà de 10 millions d’euros de patrimoine - et pour lequel l’appellation de family office peut être éventuellement employée par le conseiller patrimonial -, cela intéresse tout le monde, y compris les banques. Etant donné qu’il y a moins de clients, seuls certains acteurs réussiront à se démarquer. Il va y avoir une vraie redistribution des cartes dans les années à venir.
Comment concevez-vous le métier de family officer?
Après 50 années à exercer en tant que notaire, j’ai pris ma retraite en janvier 2014. A la demande de certains clients, j’ai décidé de créer une activité de conseil en janvier 2015. C’est une clientèle au patrimoine supérieur à 10 millions d’euros qui possède des problématiques patrimoniales complexes et qui expriment un fort de synthèse juridique, fiscal et économique. C’est pour ce type de clientèle haut de gamme que je conçois le family office. En effet, je ressens un fort besoin de conseil de la part de ce type de clientèle.
Selon vous, quel profil doit avoir le family officer?
Un profil juridico-économique avec une forte expérience humaine. Il faut un manager des problèmes psycho-familiaux, à savoir avoir une certaine autorité familiale sans être de la famille.
Plus d'articles du même thème
-
Keepers crée un département dédié à l’analyse prospective
Le multi-family office mise sur une position de long terme et accueille la géopolitologue Virginie Raisson-Victor à la tête de sa mission de prospective. -
Valoria Capital se renforce sur le segment family office
Le conseil en gestion de patrimoine contrôlé par le fonds américain TA Associates a intégré EFVO, un multi family office lyonnais aux 400 millions d'euros d'encours. -
EXCLUSIF
Charles-Henri Bujard (AFFO) : «Nous devons clarifier rapidement le sujet de la rémunération de nos professionnels»
Dans une interview croisée, le nouveau président de l'Association française des family offices livre en exclusivité à L'Agefi Gestion Privée ses futurs projets. Son prédécesseur, Frederick Crot, revient, lui, sur son mandat qui aura duré plus de trois ans et marqué des étapes importantes.
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions