Que se passe-t-il en cas de décès de l’auteur de l’offre de vente immobilière ?

Avant son décès, un particulier déclare vendre à son frère la moitié indivise d’immeubles (une maison et un bois) qu’ils avaient tous deux recueillis lors la succession de leur père. Le défunt laisse deux enfants. L’oncle de ces derniers prétend être entièrement propriétaire de ces immeubles pour avoir acquis la part indivise de son frère. Les héritiers du défunt contestent cette analyse en indiquant que la part indivise de cette maison et de ce bois faisait partie de l’actif de la succession de leur père. Un premier arrêt de cour d’appel, non critiqué, a dit que cet acte constituait une offre de vente qui n’avait pas été acceptée avant le décès de son propriétaire.
Le frère du défunt forme un pourvoi devant la Cour de cassation, reprochant à l’arrêt d’appel de dire que l’offre de vente était caduque au décès du défunt, ce qui conduisait à intégrer cette part indivise de bien immobilier à l’actif de la succession. Il indique notamment que les que le décès de l’offrant qui était engagé dans des pourparlers ne rend pas son offre caduque et que la cour d’appel aurait du rechercher si, «dès lors que les parties s’étaient rapprochées après l’émission de l’offre, que le bénéficiaire avait cherché le financement de l’acquisition, que les pourparlers étaient engagés à un point tel qu’au mois d’octobre 2005 les pièces nécessaires à la rédaction de l’acte notarié de vente étaient demandées à ce dernier, le décès dupollicitantne pouvait constituer une cause decaducitéde son offre».
La Cour de cassation rejette ce pourvoi considérant que «l’offre qui n’est pas assortie d’un délai est caduque par le décès de celui dont elle émane avant qu’elle ait été acceptée; qu’ayant relevé qu’aucun délai de validité de l’offre n’avait été fixé la cour d’appel, qui n’était pas tenue de procéder à une recherche qui ne lui était pas demandée, en a, à bon droit déduit, que l’offre était caduque en raison du décès [de l’offrant]».
Plus d'articles du même thème
-
Un testament international peut être écrit dans une langue que ne comprend pas le testateur
Dans une affaire récemment jugée, la Cour de cassation fait évoluer sa jurisprudence quant à la validité d’un testament traduit par le biais d’un traducteur. -
Virgile Delporte (Testamento) «La clause bénéficiaire standard en assurance-vie est aujourd’hui dépassée»
A la tête de Testamento, éditeur de logiciels qui propose notamment des services d’anticipation successorale, Virgile Delporte présente les grandes tendances de l’enquête réalisée par sa structure sur la gestion des clauses bénéficiaires par les Français. -
L’héritier n’est pas tenu au rapport successoral pour les donations reçues par son conjoint
Dans une affaire récemment jugée, la Cour de cassation se prononce sur la possible réintégration des donations reçues par une épouse d’un héritier dans le rapport successoral.
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions