Notaviz et Good Bail, deux projets web portés par les notaires

L’Agefi Actifs - Le Conseil supérieur du notariat lancera prochainement une plate-forme digitalisant la relation entre le notaire et son client, Notaviz. Pourquoi un tel projet?
Pierre-Luc Vogel - La plate-forme est en cours de construction et devrait voir le jour en octobre prochain. Ce projet s’inscrit dans le cadre notre deuxième virage numérique. Du premier, lancé il y a une dizaine d’années, est notamment issu de l’acte authentique électronique dont 2/3 des études notariales sont aujourd’hui équipées. Nous comptons aller plus loin encore en permettant la signature à distance.
En conséquence, en parallèle du lancement de notre plate-forme Notaviz, nous allons équiper toutes les instances notariales - tant les chambres régionales que départementales – mais aussi plus de 2.000 offices d’un système de visioconférence, ceci à compter de notre congrès annuel du 5 juin prochain. Notre réseau intranet déjà très performant a été refondu pour permettre ces relations à distance. Combiné avec l’acte électronique, il doit permettre la signature à distance avant la fin de l’année. Un dispositif qui facilitera par exemple la transaction d’un client breton qui, chez son notaire breton, conclura l’achat d’un appartement sur Paris, dont l’acte est signé chez un notaire parisien
Comment fonctionnera la future plate-forme web Notaviz?
L’outil sera à double entrée. Tout d’abord, un accès grand public permettra aux internautes de disposer d’un certain nombre d’informations et de services gratuits. Notamment, un module permettra le calcul des frais d’acquisition, et un autre le calcul des plus-values immobilières mais aussi toutes les informations sur les chiffres de l’immobilier. Notre objectif est de regrouper le maximum d’informations au service des internautes.
Ensuite, un espace client, sécurisé, permettra à l’internaute d’accéder à son dossier en cours de traitement, à ses comptes financiers liés à l’étude, de stocker ses actes personnels tels les titres de propriété. Ceci avec l’engagement de ne pas utiliser les données personnelles de nos utilisateurs.
La prise de rendez-vous avec le notaire via la plate-forme viendra dans un second temps. Nous souhaitons d’abord favoriser l’accès nomade aux services notariaux.
Quel est le modèle économique du site internet et envisagez-vous de permettre l’accès de l’espace client à d’autres professions que les notaires ?
L’accès au dossier en cours, de même qu’à la comptabilité du client ne sera pas payant, en tout cas dans un premier temps. Concernant le stockage des données, nous n’avons pas à ce jour encore arrêté de modèle économique. L’accès de la plate-forme par d’autres professionnels que les notaires n’est pour l’instant pas prévu.
Vous envisagez le lancement d’un nouveau site internet Good Bail permettant de rédiger en ligne son bail d’habitation. Quelles ont été vos motivations et quand cette plate-forme sera-t-elle lancée?
Notre objectif à travers cet outil de rédaction de bail d’habitation sous seing privé, c’est de faire la promotion du bail notarié certes payant mais dont la force exécutoire permet d’obtenir rapidement gain de cause en cas de problèmes.
Cela peut sembler paradoxal mais nous pensons que cette stratégie est la plus pertinente pour mettre en lumière les atouts incomparables de l’acte authentique.
Quel regard portez-vous sur ce phénomène de la blockchain. Est-ce une menace selon vous pour le notariat?
Un regard attentif comme sur toutes les évolutions technologiques mais cette technique de stockage et de transmission d’informations très utile ne garantit absolument pas la qualité et l’exactitude de ces informations, ce système comme tout autre aura ses limites.
Je ne crois pas qu’il ait vocation à avoir une utilisation universelle
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