Le tirage au sort des notaires validé par le Conseil d’Etat

Le Conseil supérieur du notariat, la chambre départementale des notaires de Paris, l’association pour la promotion et la défense du notariat et d’autres requérants ont demandé au Conseil d’État d’annuler le décret du 20 mai 2016, qui définit notamment les modalités de création, de transfert et de suppression des offices notariaux, en application de la loi du 6 août 2015 pour la croissance, dite loi Macron.
Par une décision du 18 mai 2018, l’Assemblée du contentieux du Conseil d’État rejette ces requêtes. La juridiction constate que, dans les zones d’installation dites libre, le ministre de la justice ne peut que vérifier que les demandeurs remplissent les conditions d’aptitude à la profession de notaires mais ne peut se livrer à une appréciation de leurs mérites comparés. Ilen déduit que le décret attaqué, qui s’est borné à prévoir par le recours au tirage au sort, un mécanisme de départage entre des demandeurs disposant d’un égal droit à être nommé en vertu de la loi, n’est pas entaché d’illégalité.
S’agissant de la limite d’âge à 70 ans fixée pour les notaires, le Conseil d’État rappelle que le Conseil constitutionnel a déclaré cette limite conforme à la Constitution par sa décision n° 2015-715 DC du 5 août 2015. Il estime aussi que le législateur, en fixant cette limite, a poursuivi un objectif légitime tenant au renouvellement de ces professions et à une meilleure ouverture de leur accès à de jeunes professionnels. Par ailleurs, cette limite, assortie d’une possibilité de prolonger l’activité pendant une période maximale de douze mois, est supérieure à celle de la plupart des législations comparables et à l’âge effectif auquel la plupart de ces professionnels cessent en pratique leur activité.
Le CSN prend acte de cette décision.Didier Coiffard, son président, réaffirme que « tout a été mis en œuvre depuis des mois, malgré un dispositif largement perfectible de sélection, pour accueillir et intégrer comme il se doit les nouveaux confrères qui rejoignent les rangs de la profession. Il conviendra cependant, dans quelques mois, de tirer un bilan économique et social de ces nouvelles installations ».
Plus d'articles du même thème
-
Les «frais de notaire» vont augmenter en 2025
Le plafond des droits de mutation sera augmenté de 0,5 point pendant trois ans. -
Bertrand Savouré élu président du Conseil supérieur du notariat
Le notaire parisien succède à Sophie Sabot-Barcet, dont le mandat (2022-2024) vient d’expirer. -
Les notaires veulent alléger la fiscalité des agriculteurs
Le Conseil supérieur du notariat a formulé huit propositions pour simplifier l’activité agricole en France.
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions