Une start-up au secours des primo-accédants

C’est peu dire qu’acheter son premier appartement n’a rien d’une sinécure! Les primo-accédants doivent faire face à plusieurs écueils, au premier rang desquels se trouve le financement. Malgré l’assouplissement du Haut conseil de stabilité financière fin 2020, les banques continuent d’être très sélectives dans l’octroi de crédit et se montrent intransigeantes sur le niveau d’apport des candidats. Autant dire que ces derniers doivent avoir les reins solides et le portefeuille bien garni pour espérer décrocher un prêt. Pour aider ceux à l’apport insuffisant, Virgil a décidé de se mobiliser.
10 % d’apport pour 15 % du bien
La jeune start-up co-investit avec les futurs propriétaires en complétant leur apport jusqu’à 100.000 euros, dans la limite de 20 % du montant du bien. Pour chaque pourcentage d’apport qu’elle complète, elle devient « co-propriétaire dormant » à hauteur de 1,5 % du prix du bien et récupérera sa participation sur le fruit de la vente. Le propriétaire est libre de vendre quand il le souhaite, mais s’il ne le fait pas dans un délai de 10 ans, il devra racheter sa quote-part. A chacun de faire ses calculs donc, mais la solution s’adresse plutôt aux primo-accédants qui ne pensent pas faire toute leur vie dans leur premier logement.
Autre condition : Virgil n’intervient que pour l’acquisition d’une résidence principale. « Nous ne participons pas aux projets d’investissement locatif, confirme Saskia Fiszel, co-fondatrice de la société. Nous aidons les jeunes actifs à devenir propriétaires et à arrêter d’être esclaves de leur loyer ». Son équipe sélectionne les profils qui ont la capacité d’emprunt nécessaire pour acheter un bien mais qui ont besoin «d’un coup de pouce». En moyenne, la société avance 50.000euros à ses clients, mais son aide ne s’arrête pas là. Virgil étant aussi courtier en prêt, ses équipes accompagnent les futurs propriétaires dans tout le processus de financement, jusqu’à réaliser une contre-visite avec eux. Pour l’ensemble de ces prestations, indissociables les unes des autres, il faudra compter 2.000euros.
Naviguer en eaux troubles
Virgil c’est aussi l’histoire d’une entreprise lancée en pleine tempête. Créée fin 2019, son activité a réellement débuté en 2020. A l’origine de ce projet on retrouve Saskia Fiszel et Keyvan Nilforoushan, deux anciens de onefinestay (un Airbnb haut de gamme), qui voulaient révolutionner l’accès des jeunes à la propriété. « Avec les taux bas, le problème n’est plus l’accès à l’emprunt mais l’absence de capital familial. Combiné aux prix élevés, elle exclut du marché immobilier ceux qui n’ont pas d’apport pour compléter leur crédit », s’insurge Saskia Fiszel.
En dépit du contexte, la jeune pousse semble avoir réussi ses premiers pas. «2020était une année test qui nous a permis de valider le modèle en réalisant une vingtaine de transactions, indique Saskia Fiszel. Nous tenons actuellement le rythme d’une dizaine d’acquisitions mensuelles et visons 100 projets par mois d’ici la fin de l’année ». Ses services ne sont pour l’instant disponibles qu’à Paris et en petite couronne mais son élargissement à d’autres « zones tendues où le besoin est fort, en France comme en Europe» devrait se faire «très vite», glisse la dirigeante.
Ces ambitions très fortes expliquent sa dernière levée de fonds. Début février, Virgil annonçait avoir convaincu plusieurs entrepreneurs et le family office Letus Private Office d’investir 3millions d’euros. «Ce n’est pas un tour de table classique, précise Saskia Fiszel. L’argent levé sera intégralement investi aux côtés des primo-accédants dans leur résidence principale ». La jeune dirigeante se réjouit de rapprocher ainsi deux populations aux objectifs différents mais complémentaires selon elle. «Des entrepreneurs investissent dans l’immobilier résidentiel pour permettre aux jeunes actifs des générations suivantes de devenir propriétaires », s’enthousiasme-t-elle.
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