Une reprise fragile s’amorce dans l’immobilier résidentiel en France

Par l’Agefi Quotidien, le 9/07/2015
Bien que durement frappé par la crise financière de ces dernières années, le marché immobilier français commence à reprendre des couleurs, selon les analyses à mi-année du Crédit Foncier. Signe de cette embellie :68% des professionnels déclarent avoir atteint leur objectif commercial sur le premier trimestre 2015 contre 58% sur le dernier trimestre de 2014.
Dans les faits, le temps d’acquisition d’une résidence principale est passé de 7 mois en 2014 à 4,4 mois en 2015, avec un taux d’acquisition après un an de recherche de 67% actuellement contre 53% en 2014.«Cette situation s’explique en grande partie par un bon marché du crédit, dont les volumes pour l’habitat ont augmenté de 30% entre le premier trimestre 2014 et le premier trimestre 2015, tout cela avec des taux d’intérêt très intéressants», relève Bruno Deletré, directeur général du Crédit Foncier.
« De plus, la durée moyenne des prêts recommence à s’allonger durablement, une première depuis 2012, ce qui atteste de l’augmentation des primo-accédants », ajoute-t-il. Mais ces chiffres dépendent des différents dispositifs pour faciliter l’accession à la propriété. La réforme d’octobre 2014 du prêt à taux zéro (PTZ) et du prêt à l’accession sociale (PAS), qui a permis l'élargissement de leur mise en place, explique en partie ces résultats. La potentielle disparition le 1er janvier 2016 de l’aide personnalisée au logement dédiée à l’accession (APL Accession) pourrait peser lourdement sur les transactions à venir.
Concernant le locatif, l’activité repart également à la hausse avec un taux de mobilité résidentielle des locataires privés en hausse pour atteindre 28,2% à fin mai 2015 contre 26,9% en 2014. Cependant,«la mise en place du décret encadrant les loyers à Paris, qui doit s’appliquerle 1eraoût, risque de casser cette dynamique», prévient Bruno Deletré. De plus, on peut observer une vacance locative en hausse de 30% entre 2008 et mai 2015, ce qui indique une désertion du locatif de seconde main pour du locatif de première main.«Cela résulte de la hausse des exigences des locataires mais surtout de l’application du dispositif Pinel»,nuance Bruno Deletré.
Cette présentation a également été l’occasion de rappeler à quel point l’immobilier est un marché très fragmenté: ce sont ainsitrois régions (Ile-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur) qui ont totalisé 52% des transactions dans le neuf au premier trimestre.
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