L’immobilier de luxe s’est remis de sa période morose

L’immobilier de luxe retrouve le sourire après une longue période de disette. Dans son tour d’horizon du marché de l’immobilier français de luxe, l’agence Barnes observe une reprise claire des transactions sur le territoire, dans le sillage du marché immobilier général.
A Paris, le premier semestre a été marqué par une progression de 23% des transactions en volume et de 30% en valeur, en comparaison avec la même période l’an dernier. La chute continue des prix entre 2012 et 2015 n’y est forcément pas étrangère. Les prix des biens supérieurs à 1 million d’euros ont reculé de 25 à 30% alors que la baisse globale oscillait entre -10% et -15%. Allié àdes taux d’intérêt très bas et à «un flou fiscal levé» sur le secteur, le marché s’est repris, note Richard Tzipine, le directeur général de Barnes. Les prix se sont stabilisés et les transactions supérieures à 2 millions d’euros ont doublé en 2016, note l’agence. Même constat dans les Hauts-de-Seine où les transactions ont également été multipliées par deux.
Le contexte français n’incitait pourtant pas à la confiance. L’anticipation de la hausse des droits de mutation a encouragé les transactions à la fin 2015 et créé de fait un creux en janvier 2016. Plus largement, «l’environnement global, terrorisme, grèves et mauvais climat n’ont pas favorisé l’investissement», note Richard Tzipine.Des craintes déjà observées au lendemain des attaques du 13 novembrepar plusieurs professionnels.
Une nouveauté sur le choix des acquéreurs : l’attractivité de l’Est parisien, les 9e, 10e, 11e et 12e arrondissements où parfois le mètre carré au-delà de 10.000 euros rivalise ou dépasse l’ancien arrondissement star de l’immobilier de luxe, le 16e arrondissement. Exemple avec la vente d’un appartement au quartierStrasbourg-Saint-Denis pour 14.000 euros le mètre carré. Dans ces quartiers «bobos» de la capitale, les Parisiens sont surtout à la manœuvre même si quelques étrangers sont intéressés. Globalement, à Paris, Barnes note l'émergence des investisseurs venus de l’Est (Hongrois, Bulgares), mais aussi des Asiatiques et des Moyen-Orientaux.
Dynamisme en régions
Hors de la capitale, certaines zones tirent particulièrement leur épingle du jeu. A Lyon, Barnes indique avoir déjà réalisé 90% de ses objectifs dans un marché qui a connu une hausse de 15% des transactions et de 5% des prix. Les grosses transactions semblent désormais débloquées, «trois ou quatre ventes au-delà de 2 millions d’euros ont été réalisées», souligne le directeur de l’agence localeThomas Vantorre,contre aucune l’an dernier.Exemple avec une propriété de 400 mètres carrés en vente depuis quatre ans, liquidée tout de même avec une décote de 400.000 euros.
Dans cette ville, pas ou peu d’effet de report des investisseurs parisiens n’a été observé, contrairement aux craintes soulevéespar de nombreux professionnels depuis la mise en place de la loi Alur qui a imposé l’encadrement des loyers à l'été 2015.
En Corse également, l’immobilier semble avoir repris le chemin de la hausse puisque dans un marché global où les transactions ont doublé l’an dernier, l’agence affirme qu’elle a réalisé en mai son chiffre d’affaires de la totalité de l’an dernier. Le stock élevé de logements disponibles et la forte baisse des prix entre 2013 et 2015 expliquent ce rattrapage. Ces résidences, secondaires pour la plupart, se vendent désormais pratiquement au prix du mandat, note l’agence.
Globalement, l’ensemble des marchés où Barnes opère soulignent que l’immobilier de luxe est dans «un contexte de vendeurs», les marges de négociation se réduisent lorsque le prix n’est manifestement pas surélevé. A l’image d’une maison à 2 millions d’euros au Pays basque qui a connu cinq visiteurs en deux semaines, pour finalement être vendue au prix du mandat alors que le vendeur préférait temporiser.
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