Le retour des investisseurs dans le neuf est attendu

Toujours en retrait au deuxième trimestre 2014, les investisseurs représentent environ 40 % des ventes sur le marché du logement alors que leur part avoisine les 50 % sur les 10 dernières années. Face à ce constat, leur retour est vivement plébiscité par la Fédération des promoteurs immobiliers(FPI) qui vient de livrer ses chiffres. «Les investisseurs financent 30 % du logement en zone urbaine depuis 15 ans. Nous avons donc besoin d’eux», a expliqué François Payelle, président de la FPI lors d’un point presse.
Investisseurs attentistes. Selon l’observatoire de la FPI qui couvre environ 82 % du marché, les ventes de logements neufs dégringolent encore de 15 % en comparant le 2ème trimestre 2014 à celui en 2013. «Comme on le craignait, le deuxième trimestre a été décevant», a précisé Alexandra François-Cuxac, présidente de l’observatoire de la FPI. Cette chute concerne aussi bien les logements au détail en baisse de 8,9 % pour 19.133 ventes, les ventes en bloc au nombre de 3.810 en retrait de 27% et les résidences services qui accusent un recul estimé à 50 %, passant à 890. «Les 74.300 réservations enregistrées en 2013 ne seront pas atteintes en 2014 si les ventes ne s’accélèrent pas, sans compter que plus de 600 entreprises de la promotion sont fragilisées» s’est alarmé François Payelle.
Au deuxième trimestre, 8.083 ventes ont été réalisées par des investisseurs, en baisse de 4,2 % par rapport à il y a un an. Cependant, le 1er semestre 2014 affiche de meilleurs résultats que le 1er semestre 2013 du côté des investisseurs, mais cette donnée doit être relativisée. «Le début d’année 2013 avait en effet été marqué par le passage à vide consécutif au changement de régime fiscal du Scellier au Duflot. Bien que l’encadrement des loyers constitue un facteur bloquant pour les investisseurs, la stabilisation du dispositif depuis fin 2013 a permis d’enrayer la chute du volume des investissements, sans pour autant le relancer vraiment» relève le communiqué de presse de la FPI.
Adaptation de l’offre. Les mises en vente se réduisent également de 19,3 % (2ème trim 2014/ 2ème trim 2013) et sont au nombre de 23.635. Ainsi, le niveau des logements disponibles à fin juin dernier reste stable aux alentours de 89.600 biens. L’offre des logements collectifs qui correspond à 83.319 lots est composée pour 47 % de biens en projet, pour 45 % en chantier et 8 % en stock. «L’ajustement de l’offre à la demande contient l’offre commerciale» a remarqué Alexandra François-Cuxac.
Les prix demeurent stables, en légère baisse de 0,8 % à 3.927 euros/m2 ( - 1,4 % en province à 3.602 euros/m2 et + 3 % en Ile-de-France à 4.707 euros/m2).
Les mesures demandées. «Les chiffres de la construction qui dénombrent seulement 272.000 mises en chantier dans le neuf montre que la situation est grave», s’inquiète François Payelle. La FPI demande que d’importants remèdes soient pris outre les mesures déjà annoncées avant l’été visant à augmenter la durée de location et le taux de la réduction d’impôt. Parmi les mesures souhaitées du dispositif fiscal Duflot, figurent la location possible aux ascendants et descendants, l’incorporation de l’avantage dans le plafond des niches fiscales de 18.000 euros et qu’il soit expressément prévu que l’investissement sort de l’encadrement des loyers pendant la durée de conventionnement. Pour restaurer la confiance dans la location et faute d’observatoires fiables, la suppression de l’encadrement des loyers est préconisée.
La reprise du marché de la construction doit aussi passer par une mobilisation plus forte du foncier notamment privé. Afin d’inciter les propriétaires, la FPI propose dans un premier temps une baisse de 50 % de la taxation des plus-values sur terrains constructibles pendant trois ans puis dans un deuxième temps, une fiscalité qui augmente.
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