Le Pinel prolongé, les professionnels rassurés

Le suspense n'était pas très grand surtout avant une année électorale, mais il faisait peser une part d’incertitude sur les professionnels. Le président François Hollande a annoncé lors d’une visite de chantier à Romainville la prolongation du dispositif Pinel d’une année supplémentaire. Le Pinel prendra donc fin le 31 décembre 2017. Le président a ajouté que le dispositif serait maintenu en l'état, c’est à dire que l'élargissement du dispositif qui permet de louer à ses ascendants ou descendants ne prendra pas non plus fin.
Depuis sa mise en place le 1er septembre 2014, le dispositif qui a pris la suite du Duflot - jugé très mauvais par la profession - a porté les investissements dans l’immobilier neuf. En 2015, les ventes ont culminé à 122.781 ventes,soit une haussede 13,6% sur un an. Les ventes à investisseurs se sont quant à elles envolées à49.564, en progression de 43,8% par rapport à 2014, selon les chiffres de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).
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Laprésidente de la FPI Alexandra François-Cuxaca par ailleurs jugé que la prolongation du Pinel «va permettre de lancer de nouvelles opérations de logements et de répondre ainsi aux besoins de nos concitoyens. Elle soutient ainsila reprise qui s’engage dans le secteur de la construction».
Ses avantages fiscaux ont séduit les investisseurs en 2015 :une défiscalisation progressive de 12%, 18% et 21% en fonction de la durée de location (6, 9 ou 12ans). Mais également la possibilité de louer aux ascendants/descendants.
Mais la force de frappe de ce dispositif devrait être beaucoup moins forte que l’an dernier. «On peut s’attendre à une hausse des ventes moins grande en 2016, étant donné les chiffres atteints l’an dernier. Elle sera de l’ordre de 10%. Il y aura donc une consolidation de l’activité à un haut niveau mais certainement pas une hausse massive des ventes. En revanche, la reconduction du dispositif va se ressentir sur l’activité des promoteurs sur les mises en chantier», résume Michel Mouillart, directeur scientifique de l’Institut Clameur.
Le Pinel n’est pas le seul moteur de la relative bonne santé actuelle de l’immobilier neuf. Les taux d’intérêts ont également créé un appel d’air depuis plusieurs mois. En mars, ils ont même atteint un nouveau plancher à 2,08% selon l’Observatoire Crédit Logement CSA, soit une chute de 19 points de base depuis le mois de janvier. La baisse n’est pas équivalente à celle observée dans l’ancien (1,93%, soit une baisse de 31 points de base), mais elle réintègre sur le marché quantité de profils non solvables auparavant.
L'élargissement du Prêt à taux zéro (PTZ) le 1er janvier dernier montre également déjà ses effets. Au premier trimestre, 18.850 prêts ont été signés, soit une augmentation de 110% par rapport à la même période l’an dernier.«Nous avons l’objectif de 120.000 PTZ dans l’année 2016", a affirmé François Hollande lors de son déplacement.
C’est même ce secteur qui devrait permettre de soutenir les mises en chantier cette année. «Les chiffres du premier trimestre ne sont pas très révélateurs du reste de l’année. Il va y avoir une montée en gamme du PTZ avec les effets de saisonnalité. Sur 30.000 mises en chantier supplémentaires prévues cette année, 20.000 le seront en accession portées aux trois quarts par le PTZ. Les 10.000 restants seront portés par le Pinel», résume un économiste spécialiste du secteur.
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