La production de crédits immobiliers risque de s’effondrer

Se dirige-t-on vers un «crash» de la production de crédits immobiliers ? C’est en tout cas ce que laissent penser les derniers chiffres publiés parl’Observatoire CSA/Crédit Logement. Selon ces données, la production de crédits immobiliers pourrait diminuer de 26,2 % en 2020 et le mouvement de baisse pourrait se poursuivre l’année prochaine. D’ici à la fin de l’année 2021, l’Observatoire estime que la production sera réduite de plus d’un tiers (36,8 %), soit une perte attendue de 70 milliards d’euros. «La chute attendue en 2020 est comparable à celle de 2012 (suppression du PTZ dans l’ancien) et plus rapide que lors de la crise des « subprimes » (- 17,0 % en 2008)», précisent les auteurs del'étude.
La corrélation entre la production de crédits et l’accession à la propriété étant très forte (1), cet effondrement va entraînerle repli des flux de l’accession et principalement ceux de la primo-accession.En l’absence de mesures publiques de relance, il fautdonc s’attendre à «une perte d’au moins 220.000 opérations qui va aggraver les conditions d‘accès au logement des ménages modestes», prévient l’Observatoire.
Rappelons que la demande de crédits immobiliers est en recul depuis novembre 2019. Malgré des conditions d’octroi très favorables, la hausse des prix des logements conjuguée aux recommandations du Haut Comité de stabilité financière (HCSF) ont pesé sur le dynamisme du marché. Une situation qui s’est évidemment accélérée avec la crise sanitaire et le confinement débuté au mois de mars. «Le rythme d’évolution en glissement annuelde l’activité (hors rachats de créances) mesurée en niveau trimestriel glissant en témoigne : avec - 8,1 % en mars (contre + 22.9 % en 2019 à la même époque) et - 13,9 % pour le nombre de prêts (contre + 15,8 % en 2019 à la même époque)», note l’enquête.
Un taux moyen stable.Comme chaque mois, l’Observatoire a également livré le taux moyen des crédits immobiliers en France. En mars 2020, il s’est établi à 1,14 %, en dessous de l’inflation pour le 23ème mois consécutif. Un niveau quasi stable depuis octobre 2019 (1,13 % en février 2020 et 1,12 % en décembre 2019) malgré la tendance à la hausse observée ces dernières semaines dans les barèmes des banques. À noter que le niveau moyen au 15 avril était de 1,16 %. Une configuration de taux qui reste inédite sur les 75 dernières années et qui, jusqu’au déclenchement de la crise du coronavirus, a largement facilité l’accès des ménages aux crédits immobiliers.
(1) Le coefficient de corrélation entre la production de crédit et l’accession à la propriété est de0.922, selon l’ObservatoireCSA/Crédit Logement.
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