Crédits immobiliers : une baisse de la production depuis l’été

Alors que les dernières statistiques de la Banque de France confirment la remontée graduelle du taux d’intérêt moyen des prêts à l’habitat (1,66 % en août 2017) et un fléchissement de la production mensuelle de crédits (10,7 milliards d’euros en août contre 13,8 milliards d’euros en juillet), quelques opérateurs sur le marché livrent leur analyse des perspectives de rentrée. Pour le courtier en crédits Cafpi, les banques sont en pleine reconstitution de leurs marges sur les prêts immobiliers. «L’écart entre les OAT 10 ans et les taux moyens sur 2 ans retrouve son niveau habituel de ces dernières années, à savoir 80 points de base», explique Philippe Taboret, directeur général de Cafpi. Selon le courtier, les banques en profitent pour retrouver du souffle.
Une analyse globalement partagée par Vousfinancer.com qui fait le constat qu’après un premier trimestre record et une activité dynamique, depuis l’été la demande de crédit est en légère baisse, en lien notamment avec la baisse des renégociations de prêts (qui sont tombé à 6 % des demandes contre 30 % il y a un an). «Beaucoup de professionnels ont perçu cette légère baisse d’activité, surtout au regard du niveau exceptionnel d’activité constaté au premier trimestre. Les remontées de taux avaient boosté la demande, qui a finalement fléchi cet été, en lien avec un manque de visibilité. L’activité devrait désormais repartir, d’autant que les banques restent en forte conquête de clientèle malgré des objectifs de production déjà atteints. Mais les compteurs seront prochainement remis à zéro et les banques sur leurs objectifs 2018», indique Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer.
En termes de contexte, les professionnels s’attendent à une année 2018 moins favorable. Les taux augmentent, les prix également dans les zones tendues, ce qui fait diminuer le pouvoir d’achat des acquéreurs. Les annonces du gouvernement en matière immobilière ne sont pas de nature à améliorer les choses. «Le recentrage du PTZ va encore réduire la capacité des primo-accédants à acquérir un bien. Dans le neuf, cette mesure va mettre un coup de frein au marché de la maison individuelle, car les primo-accédants ne pourront plus acheter un terrain et faire construire leur maison s’ils ne bénéficient plus de cette aide pour boucler leur budget». Chez Vousfinancer.com on pointe l’imposition des PEL ouverts à compter du 1er janvier 2018: « c’est un moyen de se constituer un apport en raison des versements réguliers imposés, ce qui est un atout quand on veut devenir propriétaire, mais ils seront désormais imposé dès la première année, baissant la rémunération nette de l’épargne», précise Sandrine Allonier.
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