Crédits immobiliers : un marché qui reste favorable à l’emprunteur

Quels enseignements tirer de l’année 2017 sur le plan des crédits? A l’occasion de son 25eme observatoire du Crédit Immobilier, le courtier Meilleurtaux.com s’est prêté à l’exercice. Premier constat, malgré une légère remontée en fin d’année dernière et au début de l’année 2017, les taux de crédits sont finalement restés très bas (sous la barre des 2 %). Le courtier fait même état de légères baisses de l’ordre de 0,10 à 0,15 % dans les propositions de financement reçues ces dernières semaines. «87 % des banques proposent des taux sur 20 ans inférieurs à 2,10 % et 72 % sous la barre de 1,90 %. Qui plus est, un tiers des banques offrent des taux inférieurs à 1,70 % alors qu’elles étaient seulement 10 % cet été. Au début de l’année 2016 aucune banque ne proposait de taux inférieurs à 2,10 %», précise Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.com. Un taux moyen se négocie actuellement à 1,53 % sur 15 ans, 1,74 % sur 20 ans et 1,95% sur 25 ans.
En ce qui concerne l’assurance emprunteur et la possibilité de la souscrire en délégation, le courtier note qu’il n’y a pas eu d’évolution majeure depuis l’adoption de la loi Hamon. «Le recours à la loi Hamon est surtout le fait de clients très informés, la grande majorité méconnait encore le dispositif. Parmi nos clients, les demandes oscillent entre 15 et 30 %. En pratique ces chiffres pourraient être plus élevés mais nous constatons une résistance forte de la part des banques sur le sujet», analyse Hervé Hatt Président de Meilleurtaux.com.
Sur l’ordonnance du 3 juin 2017 qui encadre la domiciliation des revenus sur une période de dix ans, le courtier se montre critique sur ce qui a été présenté comme une avancée pour le consommateur. «Dans les faits un contrat de crédits dure sept ans. En pratique très peu de contrats de prêts exigeaient cette domiciliation des revenus et lorsqu’elle était mentionnée, les clients qui changeaient de banques n’étaient pas inquiétés car la clause a été souvent considérée comme abusive. Avec l’ordonnance, on a donné aux banques la possibilité de l’exiger lorsqu’elle consent un avantage préférentiel, comme par exemple un taux plus bas. En réalité, le client va se retrouver captif de sa banque, sous peine de perdre cet avantage s’il veut changer de banque en cours de crédit», analyse Maël Bernier. Elle poursuit: «Dans l’esprit, c’est assez contraire à la loi Macron sur la mobilité bancaire, les emprunteurs peuvent légitimement s’interroger sur l’évolution annuelle des frais alors qu’ils peuvent être engagés sur dix ans pour leur banque au quotidien». A noter que les dispositions de l’ordonnance s’appliqueront pour les offres de prêt émises à compter du 1er janvier 2018.
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