Rénovation énergétique : donnons à tous les acteurs les moyens de relever le défi !

, , , , , , , , , Le secteur du bâtiment représente aujourd’hui 43 % des consommations énergétiques en France et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre. On le sait : compte tenu de l’objectif ambitieux que s’est fixé le gouvernement de réduire de 40% d’ici à 2050 notre consommation d’énergie, la rénovation énergétique des bâtiments est un défi immense.
Défi d’autant plus grand que le coût de l’éradication des passoires thermiques dans le seul secteur résidentiel est estimé à plus de 246 milliards d’euros d’ici 2034, selon différentes organisations professionnelles[1].
L’effort financier est monumental, surtout dans une période marquée par l’inflation et une hausse généralisée des prix des matières premières. Mais voilà : de l’aveu même du Ministre du Logement Olivier Klein[2], les banques peinent à financer les travaux de rénovation des immeubles privés. Et ce constat est aussi vrai pour les professionnels de l’immobilier, principaux moteurs de la rénovation. De fait, seuls les acteurs qui détiennent les capitaux nécessaires, c’est-à-dire les majors de l’immobilier, ont la capacité financière de lancer de vastes opérations de rénovation ou, tout du moins, ne sont pas trop pénalisés par l’augmentation du prix des chantiers. Inévitablement, cette situation fait peser un risque sur les petites et moyennes entreprises (PME) qui bénéficient pourtant d’un ancrage territorial important et d’une parfaite connaissance des spécificités de leur territoire.
Trouver des solutions alternatives de financement
Pour accélérer la rénovation, il est donc nécessaire que les entreprises de toutes tailles aient la possibilité de trouver des financements. Et dans ce domaine, la finance alternative se révèle être un soutien majeur au défi de la rénovation énergétique, de par l’agilité des acteurs qui la compose. La rénovation est d’ailleurs devenue le principal moteur du financement participatif immobilier. Encore minoritaires en 2020, les opérations dites de marchand de biens, qui consistent à financer l’achat d’un bien en vue de sa revente, le plus souvent après la réalisation de travaux, représentaient un an plus tard 53% des financements[3] sur ce marché qui frôlait alors le milliard d’euros collecté. Une progression encourageante, d’autant plus que les opérations se situent en grande majorité dans les territoires qui concentrent le plus de passoires thermiques comme l’Ile-de-France ou les régions montagneuses. Mais cette percée est encore insuffisante face au défi que représente la décarbonation du parc immobilier français. Il est donc temps de se donner les moyens d’accélérer.
Faire confiance aux petites et moyennes entreprises
Revalorisation des friches industrielles, recyclage des bureaux obsolètes en logement, rénovation du parc immobilier… Les opérations de rénovation accompagnées par le financement participatif répondent pleinement aux objectifs contemporains de sobriété énergétique. Pour dessiner la ville de demain, tout en préservant la diversité des territoires et des productions, il est donc essentiel que les aménageurs, les collectivités et les établissements publics continuent de faire confiance à une pluralité d’acteurs et notamment à ceux qui ont recours au financement alternatif. De la même manière, pour accélérer la cadence sur la rénovation du parc privé, les petites et moyennes entreprises doivent lever les freins et ne plus hésiter à faire appel au financement participatif pour réaliser leurs opérations. C’est un gage de confiance pour le secteur du financement participatif qui a atteint une maturité certaine et ne cesse de se professionnaliser.
, , , , , [1] https://www.mieuxvivre-votreargent.fr/immobilier/2022/04/25/renovation-energetique-la-facture-sannonce-bien-plus-lourde-que-prevue/
[2] https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/biens-d-equipement-btp-immobilier/immobilier-trop-d-etablissements-bancaires-rechignent-a-financer-la-renovation-des-coproprietes-admet-le-ministre-du-logement-943573.html
[3] Source : baromètre annuel 2021 du crowdfunding immobilier Hellocrowdfunding / Fundimmo.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions