L’AMF estime que la valorisation des marchés reste élevée

Le pire n’est jamais certain dit l’adage, mais la lecture de La Cartographie 2019 des marchés et des risques publiée par l’AMFprête à réflexion. L’AMF estime qu’«en un an, l’environnement des marchés financiers s’est dégradé avec le ralentissement du PIB mondial et l’approfondissement des incertitudes ou tensions géopolitiques». Et les arguments avancés pour arriver à cette conclusion sont nombreux. Hormis aux Etats-Unis, la situation macroéconomique mondiale s’est affaiblie, avec de nombreuses incertitudes, notamment alimentées par «les conflits commerciaux internationaux, la nature inédite du policy-mix américain, les avatars du Brexit, les contestations du projet européen, la fragilité de certains gouvernements de la zone euro, voire le mouvement des ‘ gilets jaunes ‘ en France.»
L’AMF estime donc que «les valorisations des actifs financiers se situent toujours à des niveaux élevés» et souligne la fragilité des marchés en prenant comme exemple la correction temporaire, des marchés actions fin 2018. Ainsi, l’AMF met en garde sur le fait qu’une «révision à la hausse de la prime de risque ou [une] anticipation de resserrement de la politique monétaire» peut déclencher des mouvements violents. «Alors que l’environnement se dégrade et que les perspectives de résultat des entreprises sont en baisse, ce risque de correction reste donc majeur», peut ont, en outre, lire dans le rapport.
Sans être exagérément alarmistes, certains passages du rapport ne sont pas sans rappeler les déclencheurs de la crise des subprime en 2007, en soulignant que « dans un contexte où les politiques monétaires lui sont favorables, l’endettement ne diminue pas et demeure la seconde source de vulnérabilité [le premier risque étant celui d’une correction des marché] avec la progression de certaines formes (finance à effet de levier) qui reposent sur des sous-jacents de moindre qualité et exposent les investisseurs à des risques accrus».
Finalement, cette cartographie des risques rappelle, s’il en était besoin, que les environnements économique, financier et politique sont aujourd’hui davantage fragiles qu’ils ne l’étaient en 2018.
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