Innovations

Le phénomène est peut-être lié à la saison. Toujours est-il que l’innovation aura eu une place de choix ce mois de mai. Naturellement à L’Agefi Actifs où, pour la treizième année d’affilée, s’est tenue la cérémonie de remise des Actifs du Patrimoine. Des prix scrutés par un grand nombre de professionnels, ne serait-ce que par l’étendue des secteurs qu’ils couvrent. En outre, en se décomposant en Actifs de la Distribution, Actifs de la Performance et Actifs de l’Innovation, ces prix rappellent que tout converge. Aussi bon soit-il, un fonds doit d’abord trouver son public. Et pour cela, il lui faudra être performant et, très souvent, innovant. Aussi est-il important de jauger la dynamique commerciale des établissements financiers, le potentiel et la qualité de leur gestion ou les capacités innovantes de leurs équipes. La nouveauté fait aussi office de baromètre. Si elle est dynamique, si elle est imaginative, elle démontre que l’industrie financière est en forme. Cette année, on notera que les «promoteurs» d’innovations se sont attachés à habiller celle-ci d’une certaine simplicité. Simplicité qui ne signifie pas manque d’ambition. Du côté des OPCVM, le lauréat, un ETF, a séduit en s’attachant à investir dans des sociétés ayant obtenu le meilleur score en matière d’égalité hommes-femmes, selon des critères établis par un organisme de recherche spécialisé. Et dans le domaine de l’assurance, c’est un contrat dont le détenteur ne paie que ce qu’il consomme qui est monté sur la plus haute marche du podium, ouvrant droit à une offre véritablement sur mesure.
On peut donc être innovant et simultanément faire simple, quand bien même la simplicité peut exiger des concepteurs de produits une technicité hors pair. Ce savoir-faire induit est d’ailleurs un élément important que l’une des plus vénérables institutions de notre pays entend protéger. Toujours ce mois de mai, la Banque de France vient ainsi d’attribuer de nouveaux locaux à son Lab en vue d’amplifier son action. Et de préciser que cet «espace de rencontre ouvert et de travail collaboratif» associe la Banque de France à différents porteurs de projets innovants – start-up et fintechs, acteurs institutionnels, grandes écoles et universités… – en vue d’expérimenter de nouveaux concepts et des technologies novatrices, en lien avec ses activités. Voilà qui, en écho au salon Viva Technology qui s’est tenu à Paris entre le 24 et le 26 mai, démontre que l’innovation, le disruptif ou les nouveaux codes ont fait aussi leur lit dans le monde de la finance. Reste à bien canaliser ce qui découle des nouvelles technologies ou des nouveaux comportements. Avec la volonté de préserver la vie privée et la protection des données, le 25 mai dernier constitue une date importante. Celle de la mise en application du règlement général sur la protection des données (RGPD). La responsabilité des organismes est désormais renforcée. À charge pour eux d’«assurer une protection optimale des données à chaque instant et être en mesure de la démontrer en documentant leur conformité» selon les termes de la Cnil. Le foisonnement, l’imagination au pouvoir serait-on tenté de dire, imposait un tel cadre. Et cette protection dont on se soucie sur ce continent n’est certainement pas la moins innovante aujourd’hui.
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