Les assurés doivent être désintoxiqués du fonds en euros
L’Agefi Actifs. - Quelle première appréciation portez-vous sur les taux de rendement?
Sonia Fendler. - Tout au long de l’année 2014, les opérateurs ont tablé sur des taux de rendement en nette baisse mais ce scénario ne s’est finalement pas réalisé si l’on s’en tient aux différentes communications des assureurs. Certaines annonces font ressortir des taux élevés, mais il est nécessaire d’être prudent en s’attachant à bien étudier la part que leurs encours représentent dans les comptes de l’organisme assureur. Par ailleurs, il convient aussi d’être attentif à la part des actifs immobiliers au regard du ratio global de détention de la compagnie. Si, pour une même compagnie, ce ratio est supérieur par exemple à 50 %, la performance de ce type de fonds, surinvesti en immobilier, peut se situer nettement au-dessus de la moyenne, mais se réaliser au détriment des autres fonds, donc des autres assurés.
Pour nos contrats Generali, nous avons choisi de consacrer une partie des rendements bruts obtenus au renforcement des provisions pour participations aux bénéfices – la PPB – de nos différents fonds en euros. Concernant cette PPB, je tiens à préciser que seuls les contrats qui auront servi à l’alimenter pourront en bénéficier en retour dans le délai maximum légal de huit ans.
Quelles sont vos grandes orientations pour 2015et les années à venir ?
- Nous pensons en effet que, dans la perspective du maintien d’une situation de taux bas, les taux de rendement des fonds en euros traditionnels vont continuer de baisser, ne serait-ce que compte tenu des risques de déflation et de la politique monétaire de la Banque centrale européenne. De plus, nous avons en 2014 diversifié nos allocations sur des obligations d’entreprises et un rééquilibrage s’impose à présent sur les emprunts d’Etat. Aujourd’hui, il faut désintoxiquer les épargnants des fonds en euros. Nous avons initié cette politique en servant les meilleurs taux de rendement sur les fonds en euros pour les contrats qui comportent une part minimale d’investissements en unités de compte. Dans le même temps, nous sommes attentifs aux gros capitaux qui voudraient s’investir uniquement sur le fonds en euros. Il nous arrive de les refuser s’ils ne sont pas accompagnés par des investissements en unités de compte.
En 2015, nous mettrons en avant l’Eurocroissance que nous venons de sortir en incitant les assurés à utiliser le produit sur une durée longue avec une garantie en capital inférieure à 100 % pour permettre de doper les performances. Une durée réduite avec une garantie totale du capital réduirait la poche dynamique et consommerait beaucoup de capital en régime Solvabilité II.
Notre contrat permet trois combinaisons durées-garanties pour financer différents projets – études des enfants, acquisition immobilière, retraite...
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