La flat tax sur l’assurance vie serait moins nocive qu’anticipé

La flat tax va perturber les volumes sur l’assurance vie mais elle n’enrayera pas la machine. C’est en substance le message dressé par l’agence de notation Fitch dans une note publiée le 14 septembre. Selon elle, la nouvelle taxe qui imposera en 2018 à 30% les contrats disposant de plus de 150.000 euros d’encours et surtout sur ceux détenus depuis plus de huit ans (imposés à 23% aujourd’hui) pourrait «dissuader des souscripteurs de miser sur un contrat d’assurance vie de long terme». «Ilschercheront peut-être à faire appel à des conseillers financiers ou à des plate-formes d’investissements en ligne. Mais nous anticipons une perte de volume dans l’assurance vie pas supérieure à quelques points de pourcentage», analyse l’agence de notation.
Les analystes chiffrent en effet entre 3 et 4% les contrats de plus de 150.000 euros. Mais le niveau est évidemment plus élevé lorsque l’on s’intéresse aux volumes d’encours : jusqu'à 15% du total selon Fitch. L’agence de notation relativise : «La baisse des volumes devrait être bien inférieure à ce chiffre, étant donné l’absence d’alternatives fortes au régime fiscal de l’assurance vie».
Fitch s’inquiète toutefois des risques de retraits plus rapides qu’aujourd’hui, du fait de la disparition de l’avantage fiscal sur les contrats longs. Pour rappel, les contrats détenus entre 1 et 4 ans sont taxés à hauteur de 50,5%, ceux entre quatre et huit ans 30,5% et ceux au-delà à 23%. Ils seront tous soumis à un taux similaire de 30% après la mise en place de la réforme (mais en-dessous de 150.000 euros d’encours rien ne bouge, rappelle Fitch).«Les retraits précoces seraient un signal négatif supplémentaire pour les assureurs car ces contrats seraient dans leurs livres durant une période plus courte en moyenne, synonyme de profits inférieurs», juge Fitch.
Il y a quelques jours, la même agence de notation dressait un panorama plutôt sombre de l’assurance vie française, confirmant sa perspective négative sur le secteur.
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