Le déplacement du levier des banques vers les établissements non bancaires fait qu’il est très difficile pour les régulateurs d'obtenir une idée réelle des risques.
Le conseil d’administration de Paris Europlace, réuni la semaine dernière, a validé la transformation de Finance for Tomorrow (F4T) en Institut de la Finance Durable (IFD), écrit dans un post Linkedin, Philippe Zaouati, ancien président de Finance for Tomorrow et directeur général de Mirova. Il indique que la décision a été prise " à quelques jours du Climate Finance Day 2022, et que l’institut aura pour objectif de « poursuivre et renforcer l’action initiée par Finance for Tomorrow dans le domaine de la finance durable – sociale et environnementale ». Détail important, «celui-ci conserve le même statut de branche de Paris Europlace», précise Philippe Zaouati qui ajoute laconique «il faut que tout change pour que rien ne change».
La sortie du tunnel semble encore longue pour une catégorie de fonds qui a été pénalisée par la crise sanitaire et la politique zéro Covid chinoise. L'effet devise noircit encore un peu plus le tableau.
Quatre nouveaux fonds ont fait leur apparition cette semaine. Avec des univers modernes, tel le métavers, ou des classes d'actifs dans la lumière, comme l'obligataire ou la dette privée à impact.
La plupart des sociétés de gestion européennes et britanniques cotées ont déjà publié leurs résultats pour le troisième trimestre 2022. Globalement, l’ambiance est «morose» pour reprendre les termes de Stefan Hoops, le directeur général de DWS, le gestionnaire de Deutsche Bank. Les encours sont inchangés ou en baisse même si la baisse est moins forte que prévue. L’ampleur de la décollecte nette de 2022, bien que ralentie dans sa progression, s’étend presque dans toutes les maisons de gestion du continent et outre-Manche. Et si les bénéfices des gestionnaires d’actifs européens et britanniques cotés n’ont pas encore atteint un creux, ils devraient l’atteindre bientôt. C’est la thèse défendue par certains analystes du secteur de la gestion d’actifs dont RBC Capital Markets. «2022 a été une année difficile pour les gestionnaires d’actifs, la dégradation de l’environnement macro-économique et géopolitique ayant incité les investisseurs à repousser la période de creux des bénéfices pour le secteur, que nous prévoyons désormais dans nos estimations pour 2023», écrit la firme dans une note datée du 18 octobre. Les gestionnaires européens cotés (gérants britanniques inclus) ont vu le prix de leurs actions chuter de 38% et leurs encours se contracter de 10% dans l’ensemble entre janvier et mi-octobre 2022, pointe RBC Capital Markets Les analystes projettent un ratio cours-bénéfice sur les 12 mois à venir de 9,8x pour le secteur, ce qui suggère «seulement une dégradation du ratio d’environ 20% sur l’année». RBC Capital Markets a réduit en moyenne de 2% ses prévisions pour les chiffres d’affaires pour les gérants d’actifs européens et britanniques en 2022 et de 6% pour les années qui suivent. A titre d’exemple, les estimations de RBC Capital Markets concernant les bénéfices par action d’abrdn, d’Amundi et DWS et Schroders sur la période 2022-2024 ont été respectivement réduites de 13%, 10% et 6% et 11% en moyenne. Les prix cibles sur ces titres ont également été abaissés dans les projections. Les gérants anglais face aux tourments des marchés locaux L’évolution des gestionnaires britanniques cotés en première ligne dans la crise des régimes de retraite à prestations définies (DB scheme), dont abrdn, M&G et Schroders, est scrutée de près. RBC Capital Markets s’attend à une accélération de la réallocation stratégique des portefeuilles, liée à la réduction du risque en raison des récents troubles survenus sur les stratégies de gestion actif-passif (LDI) et de la forte volatilité des marchés. Les institutionnels locaux devraient couper les classes d’actifs risquées comme les actions, les fonds multi-actifs et alternatifs au profit des obligations et du monétaire. Les analystes de Bank of America restent «prudents» sur les gestionnaires britanniques cotés post-reporting du troisième trimestre 2022. «Les résultats ont été mitigés puisque Man Group, Ninety One et Jupiter ont dépassé les attentes mais pas Schroders et Ashmore. Nous avons réduit nos projections de bénéfice par action de 5 à 6% en moyenne en raison des résultats, de l'évaluation au prix du marché, de perspectives de flux plus faibles au quatrième trimestre et d’un renversement du taux d’imposition au Royaume-Uni», écrit Bank of America qui s’attend à ce que Schroders soit le plus impacté. Man Group sort du lot S’agissant des estimations pour les résultats de 2023, la gestion d’actifs britannique cotée s’approche de son point bas avec un ratio cours-bénéfice de 11x, juge Bank of America. Une réévaluation de la notation des gérants demeure improbable tant que les marchés et les taux ne sont pas stabilisés. Les analystes de Bank of America entrevoient aussi pour 2023, une baisse de la marge opérationnelle supérieure à 5% (sur un an glissant) du secteur des gérants britanniques cotés sauf si les commissions de performance des gérants s’avèrent robustes. Man Group reste leur pari numéro un avec une estimation de ratio cours-bénéfice de 9x pour les résultats anticipés de la firme en 2023. Selon Bank of America, le gérant alternatif conserve le plus gros potentiel de hausse et ses flux devraient se normaliser rapidement en 2023 grâce aux fortes performances des fonds alternatifs. A l’inverse, l’institution maintient son opinion de sous-performance sur Ashmore, Jupiter et abrdn en raison d’une décollecte persistante et une opinion neutre sur Schroders et Ninety One.
Le plan de la dernière chance repose sur la capacité de la banque à libérer du capital via la vente de certains actifs. Ses objectifs restent peu ambitieux.
Les chercheurs de Primonial REIM anticipent de grosses perturbations pour le marché en 2023. L’inflation et la remontée des taux obligataires devraient tirer à la baisse les valeurs immobilières. Explications.
D’après le Haut Conseil de stabilité financière, le phénomène de réallocation des fonds euros vers les fonds en unités de compte constaté en 2021 devrait s’accentuer cette année du fait du contexte inflationniste.
Marie-Anne Barbat-Layani accède à la présidence de l'Autorité dans un contexte mouvementé après la démission spectaculaire d'un des membres du collège de l'AMF avant-hier.
Le groupe de maisons de retraite lance un sévère avertissement sur résultat et engage une procédure de conciliation sur sa dette. Une forte dilution est inévitable.
Les associations Entreprises pour l’Environnement (EpE) et Finance For Tomorrow, branche de Paris Europlace, ont annoncé ce 26 octobre la formation du Groupe de Consultation français de la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD). Ce groupe est ouvert à tous les membres français du Forum de la TNFD et aux membres des deux associations. La TNFD travaille actuellement sur la création d’un cadre de gestion et de reporting sur les risques et opportunités liées à la nature. Elle est menée par quatre organisations partenaires cofondatrices : le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Initiative financière du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP FI), le Fonds mondial pour la nature et Global Canopy.
La hausse des marges nettes d’intérêt a dopé les résultats des banques européennes. Cette dynamique positive pourrait être enrayée en cas de forte remontée du coût du risque.
Le groupe privé a obtenu une procédure amiable de conciliation dans le cadre d’une restructuration de son endettement. L’AMF demande ainsi la reprise des cotations des titres de la société.
Le groupe privée a obtenu une procédure amiable de conciliation dans le cadre d’une restructuration de son endettement. Après avoir suspendu la cotation du titre lundi 24 octobre, l’AMF a demandé la reprise des cotations des titres de la société.
Le Haut Conseil estime que la limitation du taux d’effort à 35% et de la durée d’emprunt à 25 ans a assaini le marché. 13,7% de la production de crédit seraient en-dehors des clous, loin de la marge de 20% accordée.
Avec un ratio de solvabilité élevé, à 14,7% pour les six banques françaises à fin juin 2022, le secteur est suffisamment solide pour absorber les chocs, jugent les superviseurs. Mais la montée du risque en provenance d’acteurs financiers non régulés, qui échappent aux contraintes appliquées aux banques en matière de solvabilité et de liquidité, ne doit pas être négligée. «La volatilité observée sur les marchés financiers, sur les commodities énergétiques, les actions et les obligations ne permet pas d’écarter le risque d’un accident de marché, que nous concevons comme un vecteur de risque systémique», réagit le Haut Conseil à la stabilité financière (HCSF) à l’occasion de la publication de son rapport annuel. «L’attention se porte sur les acteurs non bancaires les moins bien régulés, comme les hedge funds et les family offices car ces fonds ont un levier excessif qui peut conduire à des chocs de liquidité importants», ajoute-t-on au sein de l’autorité macroprudentielle. La faillite du family office Archegos, qui a mis notamment en difficulté Credit Suisse et Nomura, en est l’illustration. Le chef des investissements d’Amundi Vincent Mortier a, par ailleurs, alerté dans les colonnes du Financial Times sur les dangers d’un levier caché dans le système financier. Selon lui, les récentes turbulences provoquées par les fonds de pension britanniques devraient agir comme une «piqûre de rappel» pour les investisseurs et les régulateurs. Si les banques ont plutôt bien traversé la crise du Covid, en restaurant leur rentabilité, et résistent jusqu’ici aux effets indirects de la guerre en Ukraine, comme en témoignent leurs résultats exceptionnels au premier semestre, elles ne sont donc pas à l’abri d’une nouvelle secousse. «Le risque de contrepartie est un point de vigilance important», reconnaît le HCSF. Les banques interagissent comme contreparties avec ces acteurs non régulés dans la fourniture de liquidités sur les opérations de repo, dans l’accès au marché des dérivés via les contrats futures sur les commodities, ainsi que via les chambres de compensation dont elles sont membres. Mesurer l’effet de levier caché dans le système reste toutefois difficile en raison du manque de transparence des intermédiaires non bancaires. Comme le rappelle Vincent Mortier, «cela est beaucoup plus difficile qu’en 2007 car le levier s’est déplacé des banques vers d’autres parties du système moins régulées». Des interconnexions limitées entre cryptos et finance traditionnelle Le HCSF s’inquiète, par ailleurs, de la montée en puissance des acteurs de la crypto qui ont échappé jusqu’ici à la régulation. Même si «les interconnexions avec la finance traditionnelle sont encore limitées», le HCSF estime que leur «croissance erratique» comporte «des risques pour la stabilité financière». Ces derniers sont «intrinsèques à ces produits», note le HCSF qui énumère: «la très forte volatilité, l’effet de levier, la gouvernance opaque, et les risques opérationnels». Si le HCSF ne considère pas l’écosystème crypto comme un risque systémique «de par sa taille relativement limitée», il reconnaît que «le manque de données fiables qui caractérise le secteur et la croissance des canaux de contagion du fait de l’intérêt croissant des acteurs institutionnels doivent conduire à la prudence». Pour le moment, ces canaux de transmission entre les cryptos et la finance traditionnelle se font via le développement de services de règlement en cryptoactifs par les géants du paiement mais aussi via «l’importance croissante prise par les cryptos dans les stratégies de certains investisseurs tels que les hedge funds, les gestionnaires de fortune et plus largement certains gestionnaires d’actifs», note le HCSF. «L’usage des dérivés sur crypto permet d’obtenir des expositions significatives grâce à un fort effet de levier, source potentielle de gains mais aussi de risques accrus», ajoute l’autorité. D’autre part, «une partie significative» des réserves sous-jacentes des principaux stablecoins restent adossés à du papier commercial émis en dollar. «Il a été établi que le marché du papier commercial est partiellement corrélé avec la demande de stablecoins, et plus largement qu’une hausse des émissions de ces actifs peut avoir un impact sur les instruments financiers plus traditionnels», rappelle le HCSF.
Dans sa décision du 24 octobre 2022, la Commission des sanctions de l’AMF a prononcé des sanctions pécuniaires d’un montant de 20.000 euros à l’encontre de la société Salzillo Finance et de 80.000 euros à l’encontre de Jean Salzillo, son gérant, ainsi qu’une interdiction d’exercer l’activité de conseiller en investissements financiers pendant une durée de 3 ans à l’encontre de chacun des mis en cause. L’AMF leur reproche des manquements à leurs obligations professionnelles: manquement à l’obligation de communiquer une information claire, exacte et non trompeuse sur une offre de produits; recommandations d’investissements inadaptées aux clients; manquement à l’obligation d’établir des rapports justifiant les différentes propositions formulées par le conseiller en investissements financiers, leurs avantages et les risques qu’elles comportent; et manquements de diligences nécessaires avant de commercialiser une offre auprès de ses clients.
La société de gestion suisse Quaero Capital lance Quaero Capital Funds (Lux) - Net Zero Emission, un fonds Ucits investi dans des entreprises dont les services, produits ou technologies permettent de contribuer à la transition vers une économie décarbonée. La stratégie sélectionne, dans le monde entier et dans différents secteurs, les leaders d’aujourd’hui ou de demain sur le thème de la transition énergétique et écologique, ainsi que de l’économie circulaire. Le fonds se classe dans la catégorie Article 9 du règlement SFDR. Outre l’énergie, l’univers d’investissement comprend l’agriculture et l’industrie alimentaire, le textile, les industries lourdes comme la sidérurgie, la chimie et la production de ciment, les transports, la construction, ainsi que toute la chaîne d’approvisionnement. Confiée à Olivier Ken et Martina Turner, la gestion du fonds suit un processus d’investissement qui se fonde sur une analyse des causes des émissions de CO2 des différents secteurs, pour ensuite identifier les technologies de réduction les plus prometteuses avant de sélectionner les titres dans lesquels investir. Chaque investissement est également analysé dans une perspective ESG car le fonds privilégie les entreprises gérées de façon durable. Il en résulte un portefeuille concentré de 30 à 35 positions, composé principalement de grandes capitalisations
Les pratiques commerciales de l’intermédiaire en assurance spécialisé dans la santé et la protection juridique sont de nouveau sanctionnées par l’autorité. Cette fois, la société pourrait mettre la clé sous la porte.
Atteindre la neutralité carbone va coûter 100.000 milliards de dollars aux économies du monde d’ici 2050, selon une étude récente* de BNY Mellon Investment Management et Fathom Consulting. Ce montant représente un cinquième des investissements mondiaux totaux prévus au cours des 30 prochaines années, soit 3% du PIB mondial cumulé. L’objectif de ces investissements n’est pas d’arrêter le changement climatique mais de pivoter vers des activités économiques qui émettent moins de gaz à effet de serre. Les marchés émergents, notamment les pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et L’Afrique du Sud) auront besoin de plus de la moitié de cet investissement, afin de décarboner leurs économies et réaliser l’objectif de neutralité carbone. «Chaque dollar d’investissement vert dépensé dans un marché émergent peut permettre de décarboner davantage que le montant équivalent dépensé dans une économie avancée», précise le rapport. Les Etats-Unis et l’Union européenne n’auront besoin que d’un tiers de cet investissement. Cependant, le rapport constate un retard considérable dans l’atteinte des objectifs de la neutralité carbone, ce qui va augmenter les dépenses. «Plus la transition est retardée, plus le montant des dépenses nécessaires sera important», avertit le rapport. La transition vers la neutralité carbone impactera aussi des grandes entreprises, car des actifs polluants représentant 20.000 milliards de dollars devraient être soit remplacés soit abandonnés. La moitié des investissements des entreprises sera dans les secteurs de l’énergie et des utilities pour atteindre la neutralité carbone. *«Net Zero by 2050», par BNY Mellon Investment Management et Fathom Consulting