Morgan Stanley digitalise ses conseillers patrimoniaux

Morgan Stanley passe en réalité augmentée son énorme réseau de conseillers financiers aux Etats-Unis. En réponse à l’offensive des services automatisés de gestion de patrimoine tels que les robo-advisors, la banque américaine va mettre à la disposition de ses 16.000 courtiers les avancées des algorithmes et de l’intelligence artificielle. Testé auprès de 500 conseillers dès juillet, ce projet doit être déployé entièrement d’ici à la fin de l’année.
Objectif : coller au plus près des besoins des clients en analysant la masse d’informations à disposition et en envoyant des suggestions au conseiller. «Nous n’essayons pas de vous vendre quelque chose, mais de trouver ce que vous voulez et ce dont vous avez besoin», résume Jeff McMillan, patron de l’analyse et du digital de l’activité banque privée de Morgan Stanley, dans un entretien à Bloomberg. Pour les conseillers, «la technologie peut les aider à comprendre ce qui arrive dans leur fonds de commerce et avec leurs clients, que ce soit l’éventualité d’un prêt immobilier, la mort d’un parent, l’achat d’actions IBM…», poursuit Jeff McMillan.
Quid des réseaux de conseillers financiers traditionnels ?
Le développement de la gestion automatisée et de l’intelligence artificielle pose une question existentielle aux réseaux de conseillers financiers traditionnels. Ceux-ci étaient jusqu’à présent choyés par les fournisseurs de produits financiers, qui se disputaient les meilleurs vendeurs à coups de bonus. «La signature du chèque de bonus, c’est quasiment fini», estime Jeff McMillan.
Quant à Morgan Stanley et ses concurrents, ils doivent innover sans casser un canal de distribution aujourd’hui efficace. Si les pionniers des robo-advisors, comme Wealthfront et Betterment, ne captent pour l’heure que quelques milliards de dollars d’épargne, les acteurs traditionnels comme Vanguard et Charles Schwab ont développé leur propre technologie. Selon les analystes de Morgan Stanley, les robots pourraient gérer 1.000 milliards de dollars en 2020, dix fois plus qu’en 2016. La banque devrait elle aussi lancer le sien dans les mois qui viennent. Autres développements en cours : un assistant virtuel qui pourra s’appuyer sur les milliers de rapports de recherche financière produits par la banque, et le passage progressif au zéro-papier.
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