Deutsche Bank tombe dans le ventre mou de la banque privée mondiale

Deutsche Bank chute de cinq places dans le classement mondial des 25 plus grandes banques présentes dans la gestion privée, a indiqué, lundi, le cabinet Scorpio Partnership à l’origine du palmarès. Avec ses 192 milliards d’euros sous gestion, en baisse de 28%, l’activité de banque privée du réseau allemand est ainsi reléguée à la 16e place d’une publication qui fait autorité.
Le top 4 des banques reste le même avec en tête UBS (2.068 milliards d’actifs sous gestion), suivi par Bank of America, Morgan Stanley et Wells Fargo, dans un classement portant sur les 25 plus grandes banques privées représentant 13.300 milliards de dollars d’actifs (63,2% du marché).
«Deutsche Bank a cédé l’an dernier une partie de sa gestion de fortune aux Etats-Unis et s’est retirée d’autres pays. Ces cessions expliquent l’essentiel de la baisse de ses actifs», a indiqué un représentant de la banque. Mais selon l’étude, il semble aussi que la stagnation des revenus des gestionnaires de fortune ait incité les banques à réduire leurs dépenses et à améliorer leur ratio coût-revenu. Le ratio est d’ailleurs tombé à son plus bas niveau depuis 2012.
Le classement médiocre de Deutsche Bank reflète aussi la liste des déconvenues subies par la première banque allemande ces dernières années. En 2016, le département américain de la Justice avait menacé l’établissement d’une amende de 14 milliards de dollars pour la vente de produits financiers toxiques en amont de la crise financière de 2007-2009. Deutsche Bank a finalement dû s’acquitter de 7,2 milliards de dollars, mais l’affaire a terni sa réputation et fait fuir certains de ses clients fortunés.
En juin, Deutsche Bank avait dû consentir à payer une ardoise de 41 millions de dollars (36,6 millions d’euros) présentée par les autorités américaines pour clore une enquête de la Fed sur ses dispositifs antiblanchiment. En outre, les résultats du deuxième trimestre ont été marqués par un plongeon de 16% des revenus de la BFI et un repli de 10% du produit net bancaire global à 6,6 milliards d’euros, son plus faible niveau depuis la fin 2013.
Autre perdant du classement, Credit Suisse, pour qui la gestion de fortune est pourtant une priorité, chute d’une place et se retrouve 6e dans le classement derrière RBC Canda dont les actifs ont fait un bond de 17%.
Plus d'articles du même thème
-
Le Crédit Agricole renforce sa banque privée en Suisse
La filiale de gestion de fortune de la banque verte, Indosuez Wealth Management, va acquérir Banque Thaler, un spécialiste suisse du domaine. -
J. Safra Sarasin a collecté 750 millions de francs en 2024
Le groupe suisse J. Safra Sarasin, qui a fait parler de lui début mars avec son projet de rachat de 70% du danois Saxo Bank, vient de publier son rapport annuel 2024. -
Banque Richelieu France accueille une nouvelle banquière privée
Avec pour mission de développer un portefeuille de clients fortunés, Emmanuelle Salvi-Metz rejoint l’équipe de banquiers privés de Banque Richelieu France.
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions