
Ripple veut prendre le relais de Swift

La guerre est déclarée. Le patron de Ripple, société spécialisée dans la technologie de validation des transactions blockchain, a sorti les griffes contre le réseau international de transactions interbancaires Swift, lors d’une interview donnée à Bloomberg en marge du festival fintech de Singapour. «Ce que nous faisons jour après jour, c’est prendre la relève de Swift», a déclaré Brad Garlinghouse, PDG de Ripple qui cherchait à faire taire les rumeurs d’un rapprochement entre les deux systèmes.
«Les technologies aujourd’hui utilisées par les banques, que Swift a développées il y a plusieurs décennies, n’ont pas évolué et ne suivent pas le marché», a asséné Brad Garlinghouse en rappelant qu’il n’y a pas si longtemps, Swift ne considérait pas la blockchain comme une solution pour les transferts bancaires. «Nous avons plus de 100 de leurs clients qui sont en désaccord», a-t-il ajouté. «Mille fois plus rapide et moins chère que le bitcoin», la cryptomonnaie ripple permettrait de «solutionner le problème des paiements transfrontaliers», selon son promoteur. Après la publication de ces propos, le cours du XRP (ripple) a bondi et dépassé la barre de 0,50 dollar pour s’établir à 0,52 dollar à 15h.
Délais de transaction ramenés à quelques secondes
Pour rappel, le ripple est une technologie en libre accès fondée sur les principes de la blockchain qui permet d’accélérer les paiements transfrontaliers. La réduction des délais de transaction, qui passent de plusieurs jours à quelques secondes, assurerait une division par deux du coût des opérations bancaires en moyenne. Plus d’une centaine de banques et de services de paiement utilisent ainsi le réseau, comme la banque japonaise Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG). «On signe deux contrats de production par semaine avec des banques, notamment en Arabie saoudite et aux États-Unis», a souligné Brad Garlinghouse.
Basé près de Bruxelles, Swift possède de son côté plus de 11.000 clients à travers 200 pays et peut gérer plus de 24 millions de transactions par jour en moyenne. «Le projet ripple est largement issu du monde bancaire», temporise Jacques Favier, secrétaire du Cercle du Coin. «Il met en œuvre un certain nombre des procédés constitutifs du bitcoin mais en est en réalité éloigné non seulement par les valeurs mais aussi par le fonctionnement. Sa promesse n’excède pas celle d’une meilleure capacité de traitement des transactions», note-t-il.
Plus d'articles du même thème
-
Qileo lance le compte pro éthique
Une nouvelle banque digitale voit le jour pour occuper le créneau de la responsabilité environnementale avec un package qui ne finance que des projets à impact écologique. -
Pennylane lève 75 millions d’euros pour rafler le marché des TPE-PME
La comptatech compte accélérer son développement technologique et commercial afin d’attirer un maximum d’experts-comptables et leurs clients avant le passage à la facturation électronique. -
Plaid voit sa valorisation fondre de moitié lors de son dernier tour de table
La fintech a levé 575 millions de dollars, la valorisant 6,1 milliards de dollars, contre 13,4 milliards quatre ans plus tôt.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions