
Total se refuse à un retrait complet de Russie

Le producteur d'énergies TotalEnergies a annoncé mardi qu’il renonçait à l’avenir à investir dans de nouveaux projets en Russie, sans pour autant opter pour un retrait total comme certains de ses concurrents de l’industrie pétrolière.
« TotalEnergies n’apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie », a indiqué la compagnie pétrolière dans un communiqué. Le groupe « approuve l'étendue et la force des sanctions mises en place par l’Europe et les mettra en œuvre quelles que soient les conséquences (en cours d'évaluation) sur la gestion de ses actifs en Russie », a-t-il ajouté.
La major « condamne l’agression militaire de la Russie envers l’Ukraine qui a des conséquences tragiques pour les populations et menace l’Europe », a-t-elle indiqué.
Présent en Russie depuis 1991, TotalEnergies détient notamment une participation de 19,4% dans le producteur russe de gaz naturel Novatek. La Russie représentait 16,6% de la production d’hydrocarbures du groupe en 2020, selon son dernier document d’enregistrement universel.
Bruno Le Maire met la pression
L’annonce de TotalEnergies intervient après que le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré mardi sur les ondes de France Info qu’il y avait désormais « un problème de principe à travailler avec toute personnalité politique ou économique proche du pouvoir russe ». Bruno Le Maire a indiqué qu’il s’entretiendrait prochainement sur le sujet avec le président de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, se disant persuadé que le dirigeant était « parfaitement conscient de la gravité de la situation ».
Un nombre croissant d’entreprises décident un retrait complet de Russie. Shell a annoncé le 28 février l’abandon de ses participations dans les projets développés avec le géant russe Gazprom. La veille, c’est le géant britannique BP qui avait décidé de tirer un trait sur sa présence dans le pays, en arrêtant son partenariat avec Rosneft au prix d’une dépréciation de de 25 milliards de dollars.
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