
L’Etat n’exclut pas de remonter au capital d’EDF

Emmanuel Macron, qui dévoilait ce matin depuis l’Elysée les grandes lignes de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), souhaite que la direction d’EDF réfléchisse aux évolutions du groupe, selon des documents transmis aux agences de presse. Ces évolutions devront préserver l’intégrité d’EDF et l’Etat n'écarte pas l’hypothèse d’un renforcement de sa participation au capital du groupe. L’Agence des participations de l’Etat (APE) détient actuellement 83,66% d’EDF.
Les évolutions éventuelles d’EDF doivent permettre de faire face aux défis auxquels l’entreprise est confrontée dans le nucléaire, les énergies renouvelables, les services énergétiques et les réseaux, expliquent les documents, et «devront impérativement préserver l’intégrité du groupe et permettre de dédier les moyens et financements adéquats pour chaque activité».
EDF remettra ses propositions dans le cadre du plan stratégique élaboré après la présentation de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).
L'évolution de la structure d’EDF a déjà été évoquée ces derniers mois par les ministres de la Transition énergétique Nicolas Hulot puis François de Rugy. Mais le marché s’attendait plutôt au scénario d’une scission du groupe. La perspective d’une remontée de l’Etat au capital, tout en préservant son intégrité, coupe court à la spéculation. Le cours de l’action EDF est parti à la baisse et cédait 3,07% en fin de matinée.
Cette annonce intervient alors qu’Emmanuel Macron a annoncé ce matin que la PPE prévoit de fermer 14 des 58 réacteurs nucléaires français d’EDF d’ici à 2035, dont 4 à 6 d’ici 2030 en plus des 2 de la centrale de Fessenheim qui fermeront «à l'été 2020». Par ailleurs, la France ne va pas décider dans l’immédiat la construction de réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR supplémentaires, et attendra au moins 2021. «Je demande à EDF de travailler à l'élaboration d’un programme de nouveau nucléaire en prenant des engagements fermes sur le prix, pour qu’ils soient plus compétitifs. Tout doit être prêt en 2021 pour que le choix qui sera proposé aux Français puisse être un choix transparent et éclairés», a-t-il déclaré.
Plus d'articles du même thème
-
Le gaz naturel sera au centre des négociations sur les droits de douane
Les tarifs commerciaux pourraient être conditionnés aux contrats sur le GNL américain si les pays européens et asiatiques souhaitent en faire un levier de négociation avec les Etats-Unis. La volatilité va rester la règle pendant quelques mois. Au-delà, une croissance de l’offre supérieure à la demande devrait progressivement faire baisser les prix. -
Le fonds norvégien mise 1,4 milliard d’euros sur l’éolien en Mer du Nord
L’investisseur souverain fait affaire avec l’énergéticien RWE pour prendre une participation de 49% dans deux projets en construction. -
Les pétroliers privilégient leurs actionnaires au risque de sacrifier l’avenir
En Europe, les géants de l’or noir réduisent leurs investissements, notamment dans la transition énergétique, pendant que leurs pairs américains continuent à se focaliser uniquement sur l’exploitation d’hydrocarbures.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions