
Le fondateur d’Econocom reprend à son fils les rênes du groupe

Le changement de génération n’a pas fonctionné. Moins de huit mois après avoir laissé sa place de directeur général d’Econocom à son fils Robert, le président fondateur, Jean-Louis Bouchard, assume à nouveau le rôle de PDG du groupe d’équipements et de services informatiques. «Avec l’accord du conseil d’administration, Robert Bouchard et David Krieff quittent leurs fonctions opérationnelles au sein du groupe», précise un bref communiqué publié lundi soir. Le DG sortant restera membre de ce conseil qui comprend à l’heure actuelle treize personnes, dont six administrateurs indépendants.
Centralien, énarque et inspecteur des Finances, David Krieff avait de son côté été recruté fin 2017 comme directeur exécutif en charge du pôle finances d’Econocom, pour contribuer à la mise en œuvre du plan stratégique 2018-2022. Jean-Philippe Roesch, actuellement administrateur et président du comité d’audit, «assurera une mission d’accompagnement du comité exécutif», en particulier sur les questions financières. Ayant rejoint le groupe en 2004, il a été directeur financier puis DG en charge des fonctions centrales et supports.
«Ces changements sont motivés par le souci d’apporter plus d’expérience à l’équipe de direction dans un contexte de marché devenu plus difficile, sans remettre en cause les objectifs 2018 du groupe», explique à L’Agefi Galliane Touze, secrétaire générale d’Econocom. Cette réorganisation «intervient quatre mois après un avertissement significatif sur les résultats 2018 du groupe et acte les difficultés de la nouvelle équipe dirigeante à faire face au durcissement du marché de la gestion des infrastructures IT», soulignent de leur côté les analystes d’Oddo BHF, ajoutant que les activités de location financement ont aussi déçu depuis quelques trimestres.
Si le PDG, âgé de 76 ans, a confirmé sa volonté d’atteindre un résultat opérationnel courant de 120 millions d’euros cette année, ce remaniement «(…) incite à penser que les difficultés du groupe sont profondes», relèvent ces analystes. Ceci peut néanmoins signaler que le fondateur «sera moins attaché à léguer son groupe à ses enfants, induisant un aspect spéculatif», ajoutent-ils. Un conseil d’administration, qui se tiendra d’ici à début décembre, se prononcera sur l’opportunité de procéder à des ajustements complémentaires en matière de gouvernance. Cotée à Bruxelles, l’action, en chute de 51% depuis le 1er janvier dernier, a terminé la séance d’hier sur un gain de 0,43% à 2,83 euros.
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022. -
Les tribulations de Carrefour crispent le marché et fragilisent son patron
A la peine en Bourse depuis plusieurs années, le distributeur peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie alors que le mandat de son PDG, Alexandre Bompard, arrivera à échéance en 2026.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions