
La position dominante de Google fait l’unanimité contre elle

Trop gros, trop fort. L’antitrust américain a frappé Google. Le département de la justice américain (DoJ), suivi par onze Etats républicains, a initié hier une procédure contre le moteur de recherche pour abus de position dominante. Cette décision est la première conséquence visible d’une enquête diligentée il y a quinze mois par le DoJ et la Federal Trade Commission (FTC) à l’encontre de Google, Facebook, Amazon et Apple, afin de déterminer l’opportunité d’initier une action. Cette procédure antitrust est la plus importante menée par l’administration américaine depuis celle à l’encontre de Microsoft en 1998.
L’ouverture de cette procédure intervient deux semaines avant l'élection présidentielle et pourrait être vue comme étant favorable à Donald Trump, très virulent contre les grandes sociétés de technologie. A plusieurs reprises, le président américain s’est érigé contre les réseaux sociaux. Ainsi, lors de sa dernière sortie en date, le 15 octobre, il dénonçait dans un tweet le fait que Facebook et Twitter avaient censuré un article du New York Post mettant en cause le candidat démocrate Joe Biden.
Mais les républicains sont loin d’être les seuls à vouloir agir contre la position de Google. Reuters rapporte que la sénatrice démocrate Elizabeth Warren avait réclamé le 10 octobre une action «rapide et agressive» contre les grandes entreprises technologiques. Une union nationale a été trouvée.
Pas d’affolement sur les marchés
Aussi emblématique soit-elle, et même si elle est soutenue par des voix des deux camps, cette action du département de la justice n’a pas provoqué de panique chez les investisseurs. Hier soir, le cours d’Alphabet, la maison mère de Google a fini en hausse de 1,38% dans un marché américain qui a gagné 0,40%. Elle ne constitue que le début d’un processus qui peut durer des années. Cette action de la justice américaine n’est par ailleurs pas vraiment une surprise. Les risques d’une intervention des instances antitrust constituaient déjà une des motivations de la création d’Alphabet en 2015, chapeautant Google et d’autres activités du groupe.
Cependant, le moteur de recherche, bien que procurant l’essentiel des revenus du groupe, n’est pas l’unique activité qui est visée. Le département de justice américain pourrait intenter d’autres actions, cette fois-ci sur la publicité en ligne.
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