
Xi Jinping assoit son pouvoir avant un troisième mandat

Le sixième plénum du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), qui vient de s’achever, a adopté jeudi une «résolution historique», la troisième seulement depuis la fondation du PCC en 1921, qui dresse le bilan de ses 100 années d’existence et accorde une large place aux succès majeurs enregistrés sous la direction du président chinois, Xi Jinping.
Chaque Comité central du Parti communiste chinois tient sept sessions plénières au cours de son mandat de cinq ans. La sixième se concentre généralement sur l’idéologie et la construction du parti. «Cette réunion se distingue car pour la troisième fois seulement le plénum adopte une résolution sur l’histoire du Parti», relève John Plassard, conseiller en stratégie d’investissement chez Mirabaud.
Le texte intégral de cette résolution n’a pas encore été rendu public mais selon un communiqué du plénum publié jeudi et relayé par la presse officielle, le PCC a conclu qu’il devait se rassembler plus étroitement autour de Xi Jinping.
Ce texte renforce l’assise du président actuel en le plaçant à la hauteur du fondateur du régime chinois, Mao Zedong, qui avait également consolidé son autorité par une résolution historique en 1945, tout comme Deng Xiaoping en 1981.
Jiang Jinquan, directeur du bureau de recherche politique du PCC, a qualifié vendredi lors d’une conférence de presse le président chinois de «timonier» et «dirigeant du peuple», deux appellations jusqu’ici réservées à Mao Zedong qui confortent le poids politique d’un président quasiment assuré d’enchaîner un troisième mandat en 2022.
Lors du plénum de 2016, le PCC avait conféré à Xi Jinping le titre de dirigeant «central», le plaçant au même niveau que Mao Zedong et Deng Xiaoping.
Le sixième plénum est l’une des dernières réunions importantes du cycle politique quinquennal de la Chine et prépare le terrain pour le vingtième Congrès du parti prévu en 2022, au cours duquel Xi Jinping pourrait être reconduit pour un troisième mandat de cinq ans à sa tête après avoir aboli en 2018 la limite des deux mandats établie en 1982 par Deng Xiaoping.
Le renforcement de Xi Jinping intervient à un moment charnière des relations entre les États-Unis et la Chine. «Dans un contexte de tensions accrues autour de Taïwan et d'échanges animés sur un certain nombre de questions, le plénum est aussi une occasion importante pour la Chine de signaler ses intentions», souligne en outre John Plassard, avant un sommet virtuel très attendu entre les présidents chinois et américain, lundi 15 novembre.
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