
Le potentiel de hausse des marchés actions se réduit comme peau de chagrin

Poursuivre sur la lancée de début d’année. Le Panel Actions continue à afficher sa confiance sur les marchés actions, et ne semble pas avoir anticipé la forte progression de janvier : +8% sur l’Euro Stoxx 50, +7,7% sur le CAC 40, et +3,9% sur le S&P 500. Aussi, les 21 gérants interrogés par L’Agefi entre le 21 et le 30 janvier 2025 ont très majoritairement relevé leurs cibles sur les indices actions européens.
Seuls OFI Invest AM et Strate Street GA – et Sienna IM à 12 mois – n’ont pas modifié leurs objectifs sur le CAC 40 et l’Euro Stoxx 50. Les autres les ont tous relevés. Parfois fortement, à l’instar d’Auris Gestion, de Carmignac, d’Oddo BHF AM ou encore de Sycomore AM. Pour autant, le potentiel du Panel Actions reste plus que limité à court terme : + 0,7% pour le CAC 40 et une stabilité pour l’Euro Stoxx 50.
Richelieu Gestion, Lazard Frères, Groupama AM, State Street AM, OFI Invest AM, Amplegest, CMAM, LBP AM, estiment même que la place parisienne sera sous son niveau actuel de -7% à -0,6% au milieu de l’été 2025. Lazard, Richelieu, OFI, Groupama et State Street prévoient que le CAC 40 n’aura toujours pas retrouvé son cours de fin janvier dans un an. En revanche, le Panel l’anticipe en rebond de 3%, et Carmignac vise même les 10%.
Même tendance sur l’Euro Stoxx 50, avec Lazard, Richelieu, OFI et State Street qui prévoient un recul sur un an, tandis que le Panel mise sur un potentiel de hausse de 2,7%, et que Carmignac ambitionne les 9%.
Pourtant, Candriam espère un rebond des marchés européens dans le courant de l’année 2025, estimant que l’impact d’une potentielle hausse des droits de douane aux Etats-Unis sur les importations européennes devrait être limité. De plus le programme de Donald Trump devrait aussi profiter aux grandes sociétés européennes (Stoxx 600) qui réalisent 26% de leurs revenus aux Etats-Unis. Enfin, «la probable accélération du plan de relance chinois devrait jouer un rôle de catalyseur significatif pour les actions européennes, qui n’est aujourd’hui pas pris en compte par les marchés», conclut Candriam.
A lire aussi: L’écart de valorisation entre l’Europe et les Etats-Unis pourrait s’accroître en 2025
Malgré l’arrivée de Donald Trump, les panélistes ne pensent pas que Wall Street grimpera jusqu’au ciel. Seul un tiers a relevé ses estimations à six mois, et la moitié à un an, les autres optant pour le statu quo, hormis Mirabaud, qui abaisse légèrement ses objectifs. Le Panel table sur une progression de 1,8% en six mois et de 5% en un an, mais avec plus de 26% engrangés sur un an, contre 13% pour l’Euro Stoxx 50 et 10% pour le Nikkei. Seuls Lazard et Sienna IM voient l’indice américain en baisse sur un an, alors que Raymond James vise les 6.750 points, soit un bond de 10%.
L’horizon s’assombrit du côté de la place japonaise, après la baisse de 0,8% enregistrée au mois de janvier. Le Nikkei est attendu en progression de 3% sur six mois et de 5,4% sur un an. Cependant, Carmignac, Cholet Dupont Oudart et Mirabaud ont réduit toutes leurs cibles et moins d’une gestion sur deux a relevé ses estimations. Auris anticipe un recul sur les douze mois à venir et Mirabaud une hausse de 10%.


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