
Le décalage de performance s’accroît entre l’Europe et le reste du monde

Prudence. Le potentiel des marchés actions semblent se réduire progressivement. En Europe, la baisse de 3,7% du CAC 40 et de 3,5% de l’Euro Stoxx 50 en octobre n’a pas encouragé les 20 gérants du Panel Actions, interrogés par L’Agefi entre le 17 et le 30 octobre 2024, à faire preuve d’optimisme.
A horizon six mois, seul Carmignac, rentrant dans le rang, a relevé sa cible sur le CAC 40, pour cinq gestions qui l’ont abaissée. A un an, l’effet est encore plus marqué, avec un panéliste sur deux qui a réduit son objectif, pour seulement trois qui l’ont relevé. Désormais, le Panel Actions anticipe une progression de 5,6% de la place parisienne dans six mois et de 8,5% dans un an, avec une large amplitude entre le +4,8% de Lazard et de Swiss Life AM et le +15,6% de Sienna IM, qui vient de rejoindre les panélistes. Cette progression attendue est à mettre en perspective avec le recul de 2,6% depuis le début de l’année….
Même tendance sur l’Euro Stoxx 50 attendu en hausse de 5% à six mois, et de 7,7% à un an, entre -0,6% pour Lazard et un rebond de 11,9% pour Cholet Dupont Oudart. En revanche, l’indice paneuropéen a déjà engrangé 6,8% depuis début janvier.
A lire aussi: Les investisseurs guettent les résultats trimestriels des entreprises
Optimisme
« Nous restons optimistes à l’égard des actions mondiales, qui sont portées par la croissance des bénéfices », souligne Goldman Sachs AM. En revanche, Edmond de Rothschild AM maintient son positionnement neutre sur les actions, avec une préférence pour les actions japonaises et émergentes
De leur côté, les entreprises américaines « profitent de la bonne tenue de l’économie outre Atlantique (80% des entreprises battent le consensus) », notait récemment Federal Finance Gestion. D’ailleurs près des trois quarts des gestions ont rehaussé leur cible à six mois, et près des deux tiers à un an. Seul Carmignac s’est montré plus prudent sur la fin 2025. Alors que le S&P a déjà engrangé plus de 20% depuis le début de l’année, il pourrait encore gagner 2,6% à six mois, et 6,2% à un an, dans une fourchette réduite de +0,3% pour Sienna IM à +11,7% pour Groupama AM.
Les gestions peinent aussi à suivre la progression du marché japonais (+3,1% en octobre et 16,8% depuis le début de l’année). Un panéliste sur deux a rehaussé ses objectifs, à six comme à douze mois. Néanmoins, la progression attendue reste limitée, de 1,4% à six mois, et de +4,3% à un an, mais avec une forte hétérogénéité entre la baisse de 7,9% anticipée par Auris et la hausse de 15,2% espérée par Carmignac.


Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane. -
Le risque de surenchère tarifaire tétanise les marchés
La riposte de la Chine aux tarifs douaniers réciproques de Donald Trump a exacerbé le risque d'escalade et de récession, plongeant les marchés financiers encore davantage dans la tourmente. Wall Street accuse sa pire chute depuis la crise Covid. L'Europe efface ses gains de 2025. Les investisseurs fuient vers les emprunts d'Etat.
A la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions