
La réduction du programme d’urgence de la BCE est sur la table

Si la définition de la nouvelle trajectoire future des taux d’intérêt (forward guidance) de la Banque centrale européenne (BCE) a fait débat entre ses différents banquiers centraux lors de la réunion de juillet, un consensus commence à se profiler sur le calendrier de réduction du programme d’achats d’actifs d’urgence lancé lors de la crise du Covid-19 au printemps 2020.
Robert Holzmann, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a plaidé mardi en faveur de la réduction des achats d’obligations dans le cadre de son programme d’urgence (PEPP) dès le trimestre prochain, ajoutant qu’il s’attendait à une discussion sur le sujet lors de la réunion de politique monétaire de la semaine prochaine. « Nous sommes maintenant dans une situation où nous pouvons réfléchir à la façon de réduire les programmes spéciaux pandémiques. Je pense que c’est une analyse que nous partageons », a déclaré Robert Holzmann, également gouverneur de la banque centrale d’Autriche, dans une interview à l’agence Bloomberg. Il a ajouté que les responsables de la BCE discuteraient « certainement » lors de la réunion des 8 et 9 septembre de la réduction à partir du quatrième trimestre des rachats d’obligations dans le cadre du Programme d’urgence face à la pandémie (PEPP) et que le PEPP ne devrait pas être un outil pour augmenter l’inflation dans la zone euro.
François Villeroy de Galhau, également membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a déclaré lundi que la banque centrale devrait tenir compte de la récente amélioration des conditions financières dans ses discussions concernant ses achats d’actifs.
La première estimation de l’inflation dans la zone euro publiée par Eurostat a montré mardi que les prix à la consommation dans les 19 pays partageant la monnaie unique avaient augmenté en août de 3,0% sur un an pour atteindre un plus haut de dix ans. En Allemagne, l’inflation est ressortie à son plus haut niveau depuis 13 ans.
Hausse des rendements
Les données sur l’inflation et les propos de Robert Holzmann ont fait grimpé mardi les rendements des obligations souveraines allemandes à un pic de plus cinq ans.
Le Bund à 10 ans, référence sur le marché européen, s’est adjugé jusqu'à quatre points de base à -0,393%, son niveau le plus élevé depuis le 22 juillet. Son équivalent italien a grimpé au même moment de six points de base à 0,68%.
La BCE, qui s’est engagée à ne pas resserrer pour l’instant sa politique monétaire, fait cependant valoir qu’une série de facteurs ponctuels liés à la reprise explique l’essentiel de la poussée inflationniste et que la croissance des prix ralentira début 2022.
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