
La conséquence du changement climatique sur les banques reste floue

L’Autorité bancaire européenne (EBA) a rendu les premiers résultats d’un exercice pilote à l’échelle de l’Union européenne sur le risque climatique. Sans être un stress test, il vise à cartographier les expositions des banques selon différentes méthodologies et à évaluer leur sensibilité aux chocs provenant de la transition vers une économie à faible émission de carbone à moyen/long terme. La conclusion majeure concerne les données : « les résultats montrent que davantage d’informations sur les stratégies de transition et les émissions de gaz à effet de serre seraient nécessaires pour permettre aux banques et aux autorités de surveillance d'évaluer le risque climatique avec plus de précision. »
Toutefois, l’autorité parvient à dresser une première carte à partir des données collectées auprès d’un échantillon de 29 banques de 10 pays représentant 50 % du total des actifs du secteur bancaire et 47% du total des actifs pondérés par le risque (RWA). Ainsi, 58% de leurs expositions aux entreprises non-PME sont allouées à des secteurs qui pourraient être sensibles au risque de transition. Les conséquences climatiques sur les banques seraient majoritairement concentrées dans les secteurs de l’industrie manufacturière, de la fourniture d'électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné, de la construction, du transport et du stockage et des activités immobilières.
Selon une analyse parallèle basée sur les émissions de gaz à effet de serre (GES), 35 % du total des expositions soumises par les banques concernent des débiteurs de l’Union dont les émissions de GES sont supérieures à la médiane de la distribution.
Enfin, Il fournit aussi une première application et estimation du «ratio d’actifs verts» pour les banques. Un ratio d’actifs verts comparable est construit et le ratio moyen entre les banques est estimé à 7,9%. « Cependant, des recherches supplémentaires seraient nécessaires pour inclure les estimations des banques », précise l’EBA.
Ce premier exercice pilote intervient alors que les banques devront publier l’alignement de leurs expositions sur les critères de la taxonomie à partir de 2022, conformément au règlement de l’Union sur la taxonomie, et le ratio d’actifs verts, qui fait partie des informations à fournir au titre du troisième pilier.
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