
Aviva cède à la pression pour mieux rémunérer ses actionnaires

Un coup de pression qui est – presque – parvenu à ses fins. La directrice générale d’Aviva, Amanda Blanc, a annoncé jeudi « avoir l’intention de rendre au moins 4 milliards de livres sterling (4,7 milliards d’euros) aux investisseurs d’ici la fin du premier semestre 2022 ». Une déclaration qui répond aux récentes critiques du fonds activiste suédois Cevian Capital, qui détient une participation de 4,95% d’Aviva.
Le gestionnaire avait pointé du doigt des « mauvaises décisions stratégiques », et affirmé qu’il devrait être en mesure de restituer 5 milliards de livres sterling (5,9 milliards d’euros) de capital excédentaire en 2022. « C’est un bon début, mais 4 milliards de livres ne suffiront pas à régler le problème de la surcapitalisation et nous nous attendons à ce que la société rembourse 5 milliards de livres d’ici la fin de l’année prochaine », explique à L’Agefi Niko Pakalèn, associé de Cevian Capital, qui remarque toutefois « qu’Aviva entame la phase de retour du capital plus tôt que le marché ne l’avait anticipé ». « L’adéquation future du capital d’Aviva et la santé financière globale du groupe ne seront pas affectées », estime pour sa part S&P Global Ratings.
Aviva va par ailleurs lancer un programme de rachat d’actions ordinaires pour un montant maximal de 750 millions de livres sterling à partir du 13 août. Un dividende intérimaire de 7,35 pence par actions sera aussi versé. Cette redistribution intervient après la politique de cessions d’activités d’Aviva mise en place par la nouvelle directrice générale et saluée par Cevian. En un an, l’assureur a cédé 8 entreprises, notamment Aviva France à Aéma, né du rapprochement entre la Macif et Aesio, pour 3,2 milliards d’euros. Au total, Aviva a récupéré 7,5 milliards de livres.
L’annonce de ce retour aux actionnaires a éclipsé les résultats semestriels du groupe : il a dégagé un bénéfice d’exploitation de 725 millions de livres au titre des six premiers mois de l’année, en hausse de 17% sur un an. Le consensus des analystes misait sur 781 millions. En particulier, le segment vie a déçu (inférieur de plus de 20% aux attentes).
Si les analystes d’UBS estiment « qu’il reste beaucoup de travail à faire sur le plan opérationnel », Aviva se veut optimiste. Avec des coûts contrôlables en baisse de 2%, il affirme « être dans les temps pour atteindre les 300 millions d’euros d’économies visés d’ici 2022 », même si Amanda Blanc reconnaît qu’il reste encore « beaucoup à faire ».
Plus d'articles du même thème
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions