Investisseurs Institutionnels

Le NBIM a désinvesti de 74 entreprises en 2022 à cause de leurs risques ESG

Le fonds souverain norvégien a accéléré ses actions d’investisseur responsable, notamment pour pousser les entreprises en portefeuille vers la neutralité carbone.
Laurence Pochard
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Il veut être exemplaire sur l’investissement responsable. Le fonds souverain norvégien a accentué ses actions en matière environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) en 2022. Le climat est en tête de ses préoccupations, en lien avec son plan d’action pour 2025 qui a pour objectif la neutralité carbone en 2050 pour les entreprises de son portefeuille.

Le fonds, actionnaire de 9.228 entreprises à la fin de l’année 2022, a ainsi mené un dialogue sur le thème du climat 810 fois lors des 2.911 rendez-vous qu’il a tenu avec les sociétés en portefeuille, selon son rapport annuel de durabilité. Le rapport utilise d’ailleurs 189 fois le mot climat.

«Nous priorisons les plus gros émetteurs, qui représentent environ 70% des émissions de gaz à effet de serre du portefeuille», a déclaré Carine Smith Ihenacho, directrice gouvernance et conformité du fonds.

Risques ESG

Le fonds a identifié des entreprises avec des risques significativement accrus sur divers sujets ESG, dont de potentielles violations des droits humains, de la perte de biodiversité et de la déforestation ainsi que de la corruption et des sujets fiscaux. Il entreprend des analyses ESG poussées avec des données externes et des analyses internes, qui l’ont conduit à désinvestir de 74 entreprises l’an passé. Les désinvestissements pour cause de risque ESG ont grimpé de 40% sur un an. Le fonds souverain réalise désormais la revue de ces risques trimestriellement, alors contre une fois par an auparavant. Les désinvestissements pour des problèmes de droits humains ont concerné 29 entreprises et 19 ont été écartées pour des manquements dans la gestion des ressources humaines.

En tant qu’investisseur souverain, le NBIM dialogue en outre avec les régulateurs et des organisations nationales. Il a ainsi présenté l’an passé ses attentes en matière ESG à l’Association française des entreprises privées, qui représente plus de 110 grands groupes exerçant en France.

Investissements verts

Ecarter les émetteurs les moins ESG représente une partie de l’engagement, l’autre consiste à investir dans les plus vertueux. A la fin de 2022, 6% du portefeuille d’actions était investi dans des sociétés qui tirent leurs revenus de solutions climatiques, selon la définition de MSCI. L’investisseur utilise également l’indice FTSE Environmental Opportunities, qui cible les entreprises qui génèrent au moins 20% de leurs revenus de produits et services environnementaux. Selon ce filtre, 13% des investissements du fonds en actions et en obligations se trouvent dans des entreprises appartenant à cet indice.

A la fin de l’année dernière, il détenait 61,7 milliards de couronnes norvégiennes (5,87 milliards d’euros) d’obligations vertes. En immobilier, qui pèse 2,7% du fonds, 82% des plus grands actifs bénéficient d’une certification verte. En infrastructures, le fonds avait à l’époque réalisé une seule opération non cotée dans des éoliennes en mer au large des Pays-Bas. Le projet a été classé premier parmi ses pairs européens par le GRESB en durabilité. Rendez-vous l’année prochaine pour voir si la trajectoire est tenue pour le reste des investissements.

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