
«Une petite consolidation de 3% à 5% est probable dans les prochaines semaines»

L’Agefi : Pourquoi la consolidation attendue des marchés actions ne vient-elle pas ?
Vincent Guenzi : Depuis quelques mois, la hausse des indices est moins liée aux anticipations de baisse des taux de la Fed ou de la BCE, qui ont été réduites. Elle provient davantage de l’amélioration des perspectives économiques à court terme et d’un retour de la confiance des investisseurs ainsi que de l’émergence de thèmes porteurs, comme l’IA.
Le scénario de récession a été abandonné au profit de celui du soft landing réussi ou du no landing, toujours conjugué à une baisse des taux que la réduction modérée de l’inflation permettra. Le risque de dérapage par rapport à ce scénario est toujours possible, mais les investisseurs y croient beaucoup moins.
Par ailleurs, la masse des liquidités injectées depuis plus de dix ans continue à produire ses effets : quand la confiance revient, les investisseurs arbitrent leurs liquidités vers les actifs risqués. L’acronyme Fomo [fear of missing out, ndlr] est toujours là et repousse toute consolidation. Cependant, cette hausse des indices reste très concentrée sur quelques valeurs, ce qui n’est pas rassurant. Mais comme les valorisations globales ne sont pas encore irrationnelles, l’effet Fomo l’emporte. Je pense néanmoins qu’une petite consolidation de 3% à 5% est probable dans les prochaines semaines et qu’elle serait la bienvenue pour calmer le jeu avant que les indices ne puissent aller plus haut.
Après les nouveaux records, quelles Bourses devraient le mieux résister dans les prochains mois ?
C’est une question très difficile. Cela dépend de l’ampleur des consolidations. Quand les Bourses américaines chutent, aucun marché ne résiste. Aujourd’hui, il parait légitime de penser que les indices européens ont un potentiel de rattrapage sur les indices américains si ceux-ci commençaient à plafonner, ce qui n’est pas encore le cas.
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