
Près d’un quart des investisseurs professionnels européens ont investi dans des ETF actifs

Doucement mais sûrement, les ETF gérés activement se fraient une place dans le marché de la gestion d’actifs. Selon une étude menée par Coalition Greenwich pour le compte de Fidelity International auprès de 125 investisseurs institutionnels et distributeurs « wholesale » en Europe et en Asie, 24 % aurait déjà ce type d’instruments émergents en portefeuille. Une part qui monte même à 30 % pour les acteurs de la distribution, déjà plus habitués que les institutionnels à manier les ETF passifs. A ce stade, ces allocations relèvent vraisemblablement plus d’une démarche de test que d’un déploiement de grande ampleur, sachant que les ETF actifs ne dépassent pas 3 % des encours du marché européen des ETF à fin 2023, selon Morningstar.
Mais la tendance pourrait s’accentuer. 37 % des répondants déclarent ainsi envisager de renforcer leurs allocations aux ETF actifs dans les 18 prochains mois, devant les ETF passifs (29 %). C’est particulièrement le cas des investisseurs asiatiques (50 %) et des acteurs du wholesale (61 %). « Les ETF actifs pourraient bénéficier de transferts depuis les fonds ouverts de gestion active médiocres, c’est-à-dire ceux dont le prix est trop élevé au regard de la faible performance réalisée sur le long terme », estime Jean-Denis Bachot, responsable Europe de l’Ouest chez Fidelity International. L’argument du coût est en effet mis en avant par 58 % des répondants, devant la génération d’alpha (50 %).
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C’est sur cette double attente que se concentre d’ailleurs l’offre de ce marché naissant, via des stratégies proches des indices de référence mais peu margées. « Nous avons souhaité créer des produits pour le cœur de portefeuille, qui peuvent remplacer les fonds actifs traditionnels tout en restant compétitifs avec les ETF indiciels », précise Roxane Philibert, responsable produits ETF chez Fidelity. Grapiller quelques parts de marché aux « trackers » n’est d’ailleurs pas exclu. « La gestion purement passive ne répond pas nécessairement à tout ce que les clients attendent, notamment en matière d’ESG », assure Jean-Denis Bachot. Reste à savoir si ces premières expérimentations des investisseurs professionnels se transformeront en flux massifs.
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