
Les ETF exposés aux actifs européens sont à la peine

Le tumulte politique français fait-il douter les investisseurs vis-à-vis de l’Europe ? La question se pose alors que les ETF investis en actions du Vieux continent enregistrent des flux sortants. Ainsi, selon les données de Trackinsight portant sur les ETF de droit européen, les véhicules exposés aux actions de l’Europe dans son ensemble ont vu fuir 475 millions d’euros la semaine dernière, et ceux plus spécifiquement axés sur la zone euro, 212 millions supplémentaires. La tendance s’est ainsi singulièrement renversée d’une semaine sur l’autre. Les flux avaient en effet globalement bien résisté juste après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale française, les ETF sur les actions de l’Europe élargie parvenant à sécuriser 566 millions d’euros. Quant aux ETF dédiés à la cote française, ils arrivent à rester dans le vert mais leur collecte est tout de même divisée par deux d’une semaine sur l’autre : elle passe de 20 à 10 millions d’euros sur ce marché de niche d’une quinzaine de produits et de 5 milliards d’euros d’encours.
Ces réserves à l’égard de l’Europe limitent ainsi la collecte des ETF actions Ucits à 2,9 milliards d’euros, après deux semaines à près de 5 milliards. Les actions des pays développées et plus encore des Etats-Unis restent des expositions pour lesquelles la demande est solide, avec respectivement 1,1 et 1,7 milliard d’euros de flux hebdomadaires. Les valeurs américaines continuent ainsi d’être appréciées sous de multiples formes. L’ETF éligible au PEA BNP Paribas Easy S&P 500 UCITS ETF - C – USD (ISIN : FR0011550177) capte ainsi 281 millions d’euros. Une variante durable du célèbre indice de Wall Street, le SPDR S&P 500 ESG Leaders UCITS ETF (Acc) – USD (ISIN : IE00BH4GPZ28), attire, de son côté, 256 millions. Quant au véhicule de gestion active JPMorgan ETFs (Ireland) ICAV - US Research Enhanced Index Equity (ESG) UCITS ETF - Acc – USD (ISIN : IE00BF4G7076), il collecte 191 millions sur la semaine, ce qui lui permet de passer le seuil des 2 milliards d’euros de souscriptions nettes depuis le début d’année.
Côté obligataire, le bilan est plus homogène. Les véhicules de dette ciblant l’Europe dans son ensemble subissent des sorties pour près de 200 millions d’euros, un peu atténuées toutefois par des entrées sur les ETF spécialisés dans les titres de l’eurozone (85 millions). En revanche, les ETF sur la dette américaine sont eux aussi dans le rouge, avec des sorties de 196 millions d’euros qui s’ajoutent aux 275 millions qui ont déserté la dette des marchés développés pris dans leur ensemble. La classe d’actifs obligataires finit donc la semaine avec des rachats de 664 millions d’euros. Sa pire collecte hebdomadaire depuis le début d’année.
Plus d'articles du même thème
-
Un rebond rapide, mais mesuré, est attendu pour les marchés actions
Les gestionnaires interrogés anticipent une reprise de 8% à 9% des Bourses dans les six prochains mois, et de 12% à 14% sur un an. -
PARTENARIAT
L’essor des ETF actifs
Les ETF actifs attirent des investisseurs en quête des avantages de la gestion active et de l'atout de l’enveloppe ETF. -
Le marché européen des ETF reprend sa respiration
La collecte hebdomadaire a été divisée par près de deux, après une semaine record.
A la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions