
Les ETF dans le non-coté repoussent la limite de l’indexation

C’est une petite révolution qui se joue avec le rachat de Preqin par BlackRock. Ce n’est pas la première fois qu’un fournisseur de données fait l’objet d’un rachat, mais le gestionnaire ne cache pas ses intentions. BlackRock veut «indexer les marchés privés», a expliqué Larry Fink, son PDG lors d’une conférence téléphonique. La gestion indicielle ne serait plus l’apanage des marchés cotés. Ishare, la marque de BlackRock et le plus grand fournisseur d’ETF au monde, pourrait proposer des produits indexés sur les actifs privés.
Ces déclarations expliquent d’ailleurs en partie la valorisation exorbitante de 13 fois le chiffre d’affaires, à 3,2 milliards de dollars (3 milliards d‘euros), offerte pour Preqin.
Le gestionnaire ne rachète pas seulement les données, il met la main sur une machine qui lui servira à créer certains de ses futurs produits. Selon Martin Small, directeur financier de BlackRock, le développement d’ETF indexés aux marchés privés pourrait attirer davantage d’investisseurs sur la classe d’actifs. Une manière d’accentuer encore la démocratisation du no-coté auprès d’un large public.
Avantage compétitif
Si les indices de Preqin deviennent la norme, BlackRock se dote d’un avantage compétitif important. Cela est d’autant plus intéressant que le filon semble porteur, comme l’a montré le fonds Destiny Tech100 lancé en mars dernier.
Ce véhicule à capital fixe coté à la Bourse de New York investit dans 25 sociétés de croissance non cotées - ce n’est pas donc un ETF au sens propre du terme - et affiche une hausse de près de 50% depuis le début de l’année. Mais, plus que sa performance annuelle, c’est l’engouement des particuliers au lancement du produit qui est marquant : avant de se normaliser, le cours du fonds coté, évoluant en fonction de la demande – et non pas de la valeur de ses participations – avait bondi de… 1.000%.
Après l’ETF au comptant sur le bitcoin de BlackRock, dont le succès commercial a été fulgurant après son lancement au mois de janvier dernier, les ETF sur le non-coté pourraient bien devenir la nouvelle coqueluche des investisseurs.
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