
Le rachat de Credit Suisse renforce (aussi) la gestion passive d’UBS

Avec 811 milliards de dollars d’encours cumulés, dont 597,3 milliards rien qu’en Europe selon les données de Refinitiv Lipper, le « nouvel » UBS issu du rachat de son compatriote Credit Suisse crée un mastodonte de la gestion collective, neuvième acteur mondial et deuxième européen. Sur le seul segment des ETF toutefois, le bond ne devrait pas être si impressionnant. Si l’activité de fonds indiciels cotés d’UBS pèse lourd, avec 82,5 milliards d’euros fin février selon les données de Morningstar, il n’en va pas de même de celle de Credit Suisse dont l’encours en ETF culmine à 6,3 milliards. UBS passerait ainsi de la cinquième à la quatrième place du marché, légèrement devant Vanguard (85,1 milliards) mais encore assez loin de XTrackers (139,2 milliards) et a fortiori d’Amundi (178,9 milliards).
Credit Suisse n’est pas, en effet, un acteur majeur du marché européen des fonds indiciels cotés. Ou tout du moins, ne l’est plus. « Quand les ETF ont commencé à se développer en Europe, Credit Suisse était un fournisseur majeur, notamment auprès de la clientèle institutionnelle suisse, devant UBS, rappelle Jose Garcia Zarate, directeur associé en charge de la recherche sur les stratégies passives chez Morningstar. Mais en 2013, ils ont créé la surprise en vendant cette activité à BlackRock. » Un choix stratégique inattendu, dans un marché en plein développement, voire une erreur.
C’est en tous cas ce que laisse clairement entendre en 2020 leur décision de revenir sur ce segment. « Credit Suisse a alors expliqué vouloir offrir à ses clients institutionnels une palette complète de véhicules pour accéder à son expertise, souligne Jose Garcia Zarate. Mais au final, leur offre est restée réduite à une poignée d’ETF actions. »
Il existe beaucoup de chevauchements dans les offres de fonds indiciels traditionnels
C’est bien davantage sur le segment des fonds indiciels traditionnels – non négociés en Bourse donc - que l’apport de Credit Suisse change la donne. « Leur encours est de 106 milliards d’euros à fin février, contre 92 milliards pour UBS, précise l’expert de Morningstar. L’ensemble passerait théoriquement à la deuxième place de ce marché, devant Vanguard. Mais, contrairement aux ETF où la fusion des deux activités est assez simple, il existe beaucoup de chevauchements dans les offres de fonds indiciels traditionnels. » Un travail de rationalisation que devra mener la direction du groupe UBS, sous la houlette de son nouveau directeur général, Sergio Ermotti.
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