
La quasi-totalité du marché américain des ETF dépend de trois participants autorisés

Au cours des cinq dernières années, les actifs du marché américain des ETF ont plus que doublé, plus de 1.000 nouveaux fonds ont été lancés et les volumes annuels de transactions ont bondi d’environ 11.000 milliards de dollars. Pourtant, si côté produits la croissance a été insolente, Bloomberg pointe une atonie du segment des participants autorisés (authorized participants, AP). Ces sociétés, indispensables au fonctionnement de l’industrie des ETF (Exchange traded funds) sont en charge de la création ou de la destruction de parts des véhicules listés selon les flux d’achat/vente des investisseurs.
Bloomberg News a analysé les dossiers de plus de 3.400 fonds cotés pour montrer que, malgré l’expansion fulgurante de l’industrie, plus de la moitié de tous les flux d’ETF américains sont gérés par seulement trois sociétés. Des centaines d’ETF n’ont signalé qu’un seul AP actif au cours du dernier trimestre pour lequel les données sont disponibles, ce qui signifie que les fournisseurs de fonds cotés dépendaient d’un seul AP. La recherche de Bloomberg soulève que dans ce cas, les erreurs de prix dans des conditions de stress de marché sont démultipliées en cas de décote ou prime par rapport à la valeur liquidative du portefeuille répliqué, une situation qui crée des coûts potentiellement plus élevés pour les investisseurs finaux, bien en peine de les détecter.
Un trio
Bank of America arrive en tête du peloton. Depuis le troisième trimestre 2022, ce participant autorisé représente 24% du marché. Goldman Sachs Group le suit avec 17% des parts de marché tandis que JPMorgan Chase & Co s’arroge la 3ᵉ place du podium (12%). Au cours des cinq années étudiées, pas moins de 62 intermédiaires se sont inscrits en qualité d’AP… or, 28 d’entre eux n’ont mené aucune transaction.
Bloomberg s’est penché sur le plus gros ETF obligataire américain, Vanguard Market ETF (BND) qui comptabilise 103 milliards de dollars sous gestion. Le gestionnaire aurait fait appel à seulement trois AP ayant traité 98% de ses flux.
Néanmoins, derrière cet oligopole, des structures comme Virtu Financial, Citadel Securities, Hudson River Trading ou encore Jane Street grappillent des parts de marché et ont été présentes en 2020, année secouée par la pandémie.
Plus d'articles du même thème
-
Un rebond rapide, mais mesuré, est attendu pour les marchés actions
Les gestionnaires interrogés anticipent une reprise de 8% à 9% des Bourses dans les six prochains mois, et de 12% à 14% sur un an. -
PARTENARIAT
L’essor des ETF actifs
Les ETF actifs attirent des investisseurs en quête des avantages de la gestion active et de l'atout de l’enveloppe ETF. -
Le marché européen des ETF reprend sa respiration
La collecte hebdomadaire a été divisée par près de deux, après une semaine record.
A la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions