
Les ETF répliquant le Nasdaq-100 voient leur risque de concentration refluer

La situation était devenue intenable pour le Nasdaq. Alors que depuis plusieurs semaines, le cours d’une poignée d’entreprises de la tech s’était envolé, porté par les espoirs autour du développement de l’intelligence artificielle générative, le poids de ces «sept magnifiques» (Microsoft, Apple, Nvidia, Amazon, Meta, Alphabet et Tesla) avait atteint 56% de la capitalisation totale de l’indice Nasdaq-100, selon les calculs de Goldman Sachs. Vendredi soir après clôture, la composition du panier a été revue pour faire tomber ce poids à 44%. C’est en particulier Microsoft et Nvidia qui voient leur pondération chuter fortement, passant de 13 à 10% pour le premier et de 7,5 à 4,5% pour le second.
Une décision qui donne une bouffée d’air aux fournisseurs d’ETF qui répliquent cet indice, en particulier côté américain. «Aux Etats-Unis, les ETF doivent s’assurer qu’un titre individuel ne pèse pas plus de 25% de l’indice, mais aussi que les titres pesant plus de 5% ne représentent pas, en cumulé, plus de 50%, indique Christopher Mellor, responsable pour l’Europe des ETF actions chez Invesco. Pour conserver une marge de sécurité, Nasdaq prévoit même que les titres qui ont une pondération supérieure à 4,5% ne dépassent pas 48% de l’indice au total. Depuis début juillet, six de ces titres représentaient en cumulé 51%.»
Les seuils limites imposés par la réglementation américaine étaient donc très proches, d’où la décision du Nasdaq. En Europe, la pression était moindre. «Les ETF Ucits doivent respecter la règle dite ’20/35' (un titre individuel ne doit pas dépasser 20% de l’indice, et 35% dans certaines circonstances, ndlr), ajoute Christopher Mellor. C’était largement respecté : le titre le plus fortement pondéré, Microsoft, n’était qu’à 12,8% avant le rééquilibrage.»
Précédents
C’est la troisième fois que le Nasdaq réalise une «re-pondération» aussi exceptionnelle, en dehors, donc, de ses changements trimestriels classiques. La précédente remonte à 2011, lorsque Apple avait dépassé les 20%. Bien que très rare, ce mouvement n’a pas provoqué de panique parmi les investisseurs en ETF.
«Depuis l’annonce du rééquilibrage, on a vu quelques modestes sorties en Europe du fait de prises de profit, et même des entrées aux Etats-Unis», précise le représentant d’Invesco dont l’ETF QQQ aux Etats-Unis brasse 209 milliards de dollars d’encours et son équivalent européen 7,2 milliards. Le gérant n’a par ailleurs pas attendu cet ajustement et a lancé il y a deux semaines une version européenne équipondérée de son ETF sur le Nasdaq. Pour gommer de manière radicale tout risque de concentration...
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