Investisseurs Institutionnels

L’Ircantec se donne les moyens de changer d’allocation

Le régime de retraite sélectionne un gérant de transition alors que son portefeuille sera remis en jeu à plus de 80% dans les deux ans.
Alexandre Garabedian
retraite
Après les craintes suscitées par la crise du coronavirus sur les pays d’Europe du Sud, la BCE aura été finalement assez attentive, grâce à son programme d’achats d’urgence (PEPP), à ce que le spread entre le Bund allemand et le BTP italien ne reste pas trop longtemps au-dessus du seuil symbolique des 150 points de base. Certains investisseurs en quête de rendement ont pris le relais depuis cet été.  -  Crédit Fotolia.

L’Ircantec se dote des moyens nécessaires au renouvellement de sa gestion financière. Le régime de retraite complémentaire obligatoire des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités locales a lancé le 14 avril un appel d’offres «afin de sélectionner un prestataire pour la gestion des opérations de transition de valeurs mobilières de son portefeuille», souligne un communiqué. Ce mandat porte sur la transition d’environ 80% du portefeuille de 9,8 milliards d’euros du groupe, répartis sur environ dix fonds dédiés, sur une durée de quatre ans.

«Dans les deux ans, on renouvelle 85% de nos fonds ouverts. On aura beaucoup de transition à effectuer. On aura besoin d’un gérant qui nous aide à effectuer tous les achats/ventes», précisait dans une interview vidéo à Newsmanagers Caroline Le Meaux, responsable de la gestion déléguée au sein de la Caisse des dépôts, en charge des investissements de l’Ircantec.

Deux appels d’offres actions à l’automne

La gestion de transition consiste à piloter le passage d’un asset manager à un autre ou d’une allocation à une autre, et donc le désinvestissement d’un fonds en faveur du nouveau portefeuille cible. Un processus complexe et lourd du point de vue administratif, qui peut être coûteux en termes de performance des actifs s’il est mal géré. C’est pourquoi des investisseurs institutionnels comme l’Ircantec préfèrent le confier à des tiers. Parmi ses missions, l’heureux élu devra d’ailleurs «réduire l’ensemble des coûts qui sont traditionnellement observés lors de telles opérations», souligne le communiqué.

Dans le cas du régime de retraite complémentaire, ce mandat s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle allocation d’actifs adoptée fin 2016. L’Ircantec prévoit notamment de ramener de 30% à 10% la part des obligations souveraines nominales, au profit des indexées sur l’inflation. L’univers éligible, auparavant cantonné aux obligations de la zone euro, a aussi été élargi à l’ensemble des titres de pays de l’OCDE. Avec une traduction concrète d’ici à l’été. «On va lancer un autre appel d’offres au printemps sur les obligations indexées inflation OCDE», précise Caroline Le Meaux. Suivront, à l’automne, deux autres appels d’offres sur les fonds dédiés actions.

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