
Les cotations de gérants d’actifs se multiplient

La division de gestion d’actifs d’Investec va prendre son indépendance. Après Deutsche Bank et Prudential, le groupe financier anglo-sud-africain fait à son tour le choix d’une scission et d’une cotation de ce pôle, qui gère aujourd’hui 109 milliards de livres (122,5 milliards d’euros) pour le compte de tiers. Si les raisons de ce choix divergent par rapport à celles de la banque allemande, en manque de capital, et de l’assureur britannique, désireux de se focaliser sur l’Asie, l’objectif demeure celui d’extérioriser de la valeur pour les actionnaires et d’acquérir une meilleure capacité à participer à la consolidation du secteur de la gestion.
Selon le patron et fondateur d’Investec, Stephen Koseff, qui démissionnera le mois prochain après quarante ans à la tête du groupe anglo-sud-africain, un «certain nombre d’options stratégiques» ont été étudiées, mais en aucun cas une vente de la division. Celle-ci a généré 27% du profit opérationnel sur l’exercice 2017/2018. Pour expliquer sa démarche, Investec avance des «synergies limitées» entre la gestion d’actifs et ses deux autres divisions, la banque de spécialité et la gestion de fortune.
Contrairement à Deutsche Bank, qui n’a cédé que 22,25% du capital du gérant d’actifs DWS, Investec indique qu’elle ne retiendra qu’une participation minoritaire, tandis que le management du pôle conservera sa part de 15% du capital de la structure acquise en 2013. Le schéma est un intermédiaire entre celui de Deutsche Bank et la scission du pôle dédié à l’épargne et la gestion d’actifs M&G Prudential, où les liens sont totalement rompus avec Prudential Plc. Cette dernière continuera cependant à gérer des activités de gestion d’actifs sur les autres zones géographiques du groupe (Asie, Etats-Unis, Afrique).
L’annonce d’Investec intervient dans un contexte de concurrence et de compression des marges qui pousse à la consolidation dans le secteur, à l’image de l’absorption par Amundi des 230 milliards d’euros d’encours de Pioneer. Comme DWS, qui envisage des opérations de croissance externe en s’appuyant sur la Bourse, Stephen Koseff a déclaré que le futur gérant d’actifs indépendant pourrait «jouer un rôle de consolidateur». Spécialiste de la gestion active bien positionné au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et en Asie, «la division pourrait être une cible tentante», estiment aussi les analystes de Hargreaves Lansdown. Fin août, The Times rapportait ainsi que Lloyds Banking Group s’intéresserait aux activités britanniques de M&G Prudential.
Plus d'articles du même thème
-
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane. -
L’étrange disparition de la plateforme de crowdfunding Koregraf
Inter Invest ferme la société un an seulement après l'avoir achetée. Fin février, la présidence avait été confiée à Jérôme Bulté, un manager de transition lié à seize procédures collectives. -
Le Groupe Magellim accentue sa diversification
Il revoit sa structuration pour s’affranchir de son image d’acteur immobilier. Le groupe veut se renforcer sur les valeurs mobilières et notamment le private equity. Une acquisition devrait être annoncée dans les prochains mois.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions